Interview // Max Darkham

vendredi 20 mai 2011, par Antoine Laurent.

Le dubstep est en constante évolution, une progression fulgurante qui ne laisse personne insensible tellement cette fulgurante révolution éléctro/hip hop ne cesse d’envahir les clubs du monde entier. Aujourd’hui, SURL est allé à la rencontre de Max Darkham, un des pionniers français de la discipline, pour vous offrir un vous un extrait d’inside et pour vous permettre de lire à travers l’esprit de ses producteurs déjantés. Comment pourrait-on décrire Darkham ? Sa description Myspace se suffit à elle-même : « Darkham sonne comme une violente tempête dans vos tympans. Les beats apocalyptiques et les basses tremblements-de-terre sont l’oeil du cyclone Darkham : textures orchestrales, harmonies industrielles et choeurs mystiques. Les influences métal de Darkham peuvent clairement être entendues dans ses productions, et son dubstep de fin du monde est une claire invitation à la débauche dance floor. »

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Pour commencer, quel était l’artiste que tu écoutais en boucle en grandissant, au point de rendre tes parents complètement dingues ?
Etant gamin (et ado) j’étais fan de métal donc je ne pourrais pas te citer un seul artiste, mais j’écoutais en boucle des groupes comme Pantera, Fear factory, Sepultura, Cannibal corpse… J’étais à la recherche de la violence et de la brutalité musicale !

Quelles ont été tes premiers contacts avec le monde de la musique ? Un instrument en particulier ?

Je suis rentré dans une école de musique très jeune, la première année j’ai éssayer le trombone, pas convaincu, du coup l’année d’après je me suis mis au saxophone alto, que jai pratiqué jusqu’a mes 20 ans environ (j’ai dailleurs enregistré une mélodie au sax dont je me suis servi sur un morceaux de mon 1er EP Age of war, peu avant d’arrêter). Entre temps j’ai appris la guitare et j’ai joué dans un groupe de métal harcore (Skalp) avec des potes pendant quelques années !

Quand est-ce que tu t’es dit : « Hey, produire de la musique c’est coolos. Peut-être que ça pourrait devenir plus qu’un simple hobby ?
J’ai commencé à bidouiller des sons sur Reason vers 17/18 ans je crois, c’était un simple hobby comme tu dis au debut, mais j’ai commencé à y passer de plus en plus de temps, et puis juste avant mes 20 ans j’ai eu un accident assez grave qui a fait que je suis resté trois mois chez moi sans pouvoir sortir. Du coup j’ai passé toutes mes journées à faire du son pendant trois mois ! C’est à ce moment là que jai commencé à aquérir quelques techniques de productions et que le hobby s’est transformé en passion. Et puis le deuxième « temps fort » a bien sûr été la sortie de mon 1er EP en 2008, qui a découlé sur une rencontre sur internet avec le DJ et producteur Phaeleh.

Bien que tu produises aussi dans la drum and bass, qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans le dubstep ?
C’est justement pendant cette periode de convalescence que j’ai découvert le dubstep. C’était en 2006, un collègue (Fab des Flatmate) arrive chez moi pour m’apporter du son et me file quelques morceaux de Vex’D et de Distance en me disant « tiens ça c’est du dubstep, c’est à cheval entre le dub et la drum’n bass« . C’était la premiere fois que j’en entendais parler. J’ai trouvé ça sympa, mais il s’est passé encore au moins un an avant que je commence à en écouter régulièrement et à en produire.

Les sons que tu produis sont certainement originaux, mais dans les deux dernières années, qui ont été tes principales sources d’inspiration ?
Mes premières influences c’était Noisia et Spor, quand j’ai entendu leurs basses je me suis dit (comme beaucoup de gens) « wow, ces mecs déchirent, comment ils arrivent à sortir des sons comme ca !? » A l’époque je voulais vraiment faire des basses comme eux, organiques, massives ,avec pleins de variations… Quant à ces deux dernières années, ceux qui m’ont le plus influencé sont des artistes tels que Bar9, Chasing shadows, Bare Noize, Koan Sound, Skism, Datsik, Doctor P…

Et du coup, quand tu écoutes du dubstep aujourd’hui, y-a-t-il des trucs qui tu répulsent complètement ?
Non pas vraiment, je suis assez ouvert. Aujourd’hui il y’a beaucoup de remix d’artistes de pop/rock/variété qui se font et je trouve ca bien (Bare Noize en font des monstrueux), les « puristes » le voient souvent comme de la merde commerciale, mais je pense que c’est une bonne chose que le mouvement dubstep s’élargisse et que des mecs n’hésitent pas à remixer du Britney Spears ou du Katy Perry. Le seul truc qui me dérange c’est quand ca sonne trop « cheap », quand la production est de mauvaise qualité, comme Chrispy par exemple. Tu sens que le mec passe pas beaucoup de temps sur ses prods et elles se ressemblent toutes…

Annie Mac a un jour dit que le dubstep était le « nouveau rock punk ». Et même si c’est assez maigre comme mouvement aujourd’hui, penses-tu que le dubstep pourrait venir à exploser du fait qu’il y ait un peu trop de diversité dans les productions ?
Le mouvement dubstep est de plus en plus populaire partout dans le monde (même si en France on a mis du temps à s’y mettre, ça commence a venir), et je ne pense pas qu’on puisse le qualifié de « maigre » aujourd’hui. Quant au fait qu’il y ait beaucoup de diversité dans les productions, cela ne peut qu’étre bénéfique, dans le sens ou les gens découvrent régulièrement des nouvelles formes et des nouvelles approches de cette musique. Le dubstep est très riche et est en constante évolution malgré ce qu’on pourrait croire. Il se mélange à dautres styles comme la techno, la pop ou la drum’n’bass mais garde malgré tout une identité propre, et c’est la raison pour laquelle que je pense que le dubstep est amené à durer, et qu’il est bien plus qu’une mode.

A propos de ton dernier EP, Butchery/Mekkah, les sons produits sont vraiment différents du classique « womp womp » qu’on a l’habitude d’entendre à toutes les sauces. Est-ce que c’est dans l’idée de s’élever un peu au dessus du reste de la masse ?
Non le but n’était pas forcément de « s’élever au dessus de la masse », mais de produire des sons originaux, de sortir des basses que n’importe qui ne pourrait pas faire en utilisant seulement un preset de massive ou d’un autre synthé. Il me fallait un bon son bien a moi, et aussi que je montre que le dubstep ne se résume pas simplement à la wobble bass.

J’imagine que Age of War était le premier EP que tu as véritablement rendu « public », du moins d’après ce que j’ai peu comprendre, et je me demandais si tu pouvais nous décrire un peu les différentes réactions qu’il avait suscitées ? Est-ce que c’est ce qui t’a permis de signer chez Totaal Dubz Recordings ?
L’EP est sorti sur le label anglais Urban Scrumping Records, créé par Phaeleh quelques mois auparavant. Le label était donc tout jeune et n’avait pas énormément de connexions avec les DJs, mais l’EP a plutot reçu un bon accueil et a bénéficé d’une très bonne critique du webzine DJMag. En tant qu’artiste, il m’a surtout permis davoir une visibilité au niveau international, mais je ne pense pas qu’il ait joué dans le fait que j’ai signé par la suite avec Totaal Dubz, étant donné qu’ils m’ont contacté parce qu’ils étaient intéréssés par des morceaux que j’avais uploadé sur Myspace.

Paranoise Collision est autre artiste bourré de talent qui a signé sur le label avec toi, et ça vous fait quoi d’être en quelque sorte les pionniers de celui-ci ?
Et bien je trouve ça flatteur qu’un label te contacte pour te dire qu’il t’a choisi pour faire sa première sortie !

Dans le court et moyen terme, es-tu davantage intéressé à l’idée de continuer tes efforts de production, ou te sens-tu prêt à te lancer, à faire des scènes, et à montrer ce que Darkham a à offrir ?
L’un n’empêche pas l’autre ! Je travaille la production très régulièrement, et je joue de temps à autre. J’ai pour l’instant un peu plus d’une dizaine de dates à mon actif, mais il est évident que j’aimerais monter sur scène beaucoup plus souvent !

A propos de nous, connaissais-tu SURL ? Qu’en penses-tu ?
Non je ne connaissais pas ce site, mais je le trouve plutôt bien foutu !

Quelques infos en plus:
J’ai un nouvel EP prévu pour fin juin chez Bass Freak Dogz, un nouveau label lyonnais prometteur : ici.

Pour avoir des infos fraîches ,des photos et écouter mes derniers morceaux : ici, ou !

ITW by Stuart Richards.

Merci à Max Darkham pour sa disponibilité.

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