« Moi je m’en fous de la mode, par définition elle se démodera. » A l’inverse du fashion, le talent de Youssoupha lui n’est pas éphémère. Le MC de Cergy frappe en force pour son come-back, ses punchlines atterrissent en pleine lucarne et laissent l’auditeur sur le cul. Fin de la trève, retour sur le tertère…
« Personne ne m’a sauvé de la noyade, ni Marianne, ni même Rama Yade ».
« Les chemins du retour », ou comment revenir dans le droit chemin après la semi-déception qu’était le premier essai « A chaque frère« . Cette fois, le lyriciste bantou s’est transformé en machine à rimes assassines, histoire de faire taire les critiques en plus de fermer la gueule d’Eric Zemmour. Tel qu’il l’assène lui même, Youssoupha ne s’inscrit pas dans la mouvance, donc ne vous attendez pas à du pseudo-dirty south, plutôt à du hip-hop censé et percutant comme une reprise de volée. Une plûme affutée comme rarement, un flow solide, un timbre clair, mais surtout des textes complètement fous concoctés par l’ancien transfuge de la Sorbonne. Un condensé de révolte, d’égocentrisme et de sincérité sur 13 pistes sans faille. Du rap intelligent, du genre à faire extrêmement mal là où il tape. Si le savoir est une arme, Youssoupha possède l’arme atomique. Bref, je sais pas si on peut trouver le paradis avec un GPS, mais en se procurant cet album vous dénicherez certainement quelques indications…
« J’ai plus le temps des pourparlers, nos vies sont tellement brèves, si on en faisait un film, on l’appellerait Kourtrajmé. »
Sans conteste l’album le plus hip-hop de l’année, qui partage la plus haute marche du podium avec le dernier opus de Disiz. Sinik qui ?