Interview Elisa Do Brasil.

samedi 12 décembre 2009, par SURL.

D’origine brésilienne, Elisa est la DJ incontournable de la drum’n’bass en France, une tentatrice à laquelle on ne peut résister. Raveuse assidue, Elisa découvre dans les années 90 les free party et est impliquée dans l’organisation de quelques unes.
Des clubs français (Rex Club, Social Club, Bataclan à Paris, 4 Sans à Bordeaux, La Laiterie à Strasbourg, Le Bikini à Toulouse…) aux festivals francophones (Astropolis, Dour, Reggae Sunska…), en passant par l’Angleterre, l’Amérique du sud, l’Afrique du Sud, l’Europe de L’Est… tous ont été conquis et convaincus, même les plus réticents à la drum, par les mixes explosifs d’Elisa Do Brasil et sa passion joyeusement contagieuse. Interview.

Elisa Do Brasil – Jump in the Jam.

SURL: Salut Elisa, tout d’abord peux-tu te présenter en quelques lignes à nos lecteurs ?
E: Elisa Do Brasil, Dj drum’n’bass depuis 10 ans, organisatrice et résidente des soirées massive, et productrice depuis mon nouvel album….

S: Tu es brésilienne, es-tu aussi reconnue là bas qu’en France ?
E: La scène drum ne me connaît pas autant qu’en France même si je joue là bas de temps en temps depuis pas mal d’années.

S: Ton premier set, c’était quand ?
E: Mon tout premier set c’était en free party, puis une soirée à Lisieux en Normandie.
Mais disons que mon premier « vrai de vrai » a eu lieu au festival Astropolis à Brest en 1999.

« A l’époque je passais ma vie en free party et que j’étais aussi formatée que la plupart de mes potes »

S:
Tu as attaqué par mixer de la hardtek, aujourd’hui tu fais dans la drum’n’bass. Pourquoi ce changement brutal ?
E: Ça n’a pas été un changement brutal. Les premiers vinyles que j’ai acheté étaient des vinyles de jungle, ma première soirée « électro » était une soirée jungle. En fait mixer de la drum était une évidence ! Disons que la phase hard tek est une erreur de parcours, j’ai fait le « mouton » parce qu’à l’époque je passais ma vie en free party et que j’étais aussi formatée que la plupart de mes potes. Mais j’ai très vite assumé mes goûts et ma personnalité quitte à avoir du mal à trouver ma place sur un line up.
Cette musique me correspond plus, elle est plus riche, plus groovy.

S: Ca fait quoi d’être une fille dans un monde très masculin qu’est le DJing ?
E: Au début ça n’a pas toujours été évident mais après 10 ans d’expérience, les rapports évoluent, on ne se voit plus seulement comme  » des garçons et des filles », il faut apprendre à faire la part des choses.
Aujourd’hui je me considère comme dj, productrice…. J’ai juste la taille plus fine, un semblant de poitrine et j’ai porté deux enfants !

« Je ne pouvais pas faire un album qui me caractérise vraiment sans un peu de hip hop »

S:
La drum’n’bass s’associe bien au hip hop. Dis-nous Elisa, la musique hip hop te branche ?
E: Je me suis toujours intéressée au hip hop. J’ai organisé les soirées DB UNIT au Tryptique maintenant Social Club) pendant 3 ans, le concept était de mélanger turntablism, hip hop et drum’n’bass. J’ai aussi organisé les premières soirées Grime à paris « Grimey awards » au Rex avec mon pote Soper et son crew. On a quand même fait venir la crème du rap Anglais, Wiley, JME, Skepta, Bruza… J’ai souvent fait des feat avec des srcatcheurs sur mes sets (Pone, Crazy B, Lil Mike, Netik, Viktor). C’est pour moi la même famille musicale.
Il y a deux morceaux assez rap sur l’album : l’intro EDB et le jump in the jam avec ma MC, Miss Trouble. Je ne pouvais pas faire un album qui me caractérise vraiment sans un peu de hip hop.

S: Etant résidente au Rex depuis dix ans à peu prés. N’as-tu pas peur de la routine ? Trop de massives, tue les massives…
E: Tu ne crois pas si bien dire, la dernière massive n’était vraiment pas terrible. Mais je pense qu’il faut continuer à faire des soirées de qualité, apporter sa touche à la scène et au mouvement.
On a eu un petit moment de creux dû à un manque de motivation, du coup on a fait un petit break.
Je suis super heureuse d’avoir repris les soirées, au Rex je me sens comme à la maison et les massive sont très importantes pour moi. Elles l’ont aussi été dans l’évolution de la drum à Paris. C’est à moi aujourd’hui de garder les massives au top !

S:
Questions un peu plus personnelles maintenant… En dehors de la musique tu fais quoi dans la vie Elisa ?
E: Je suis mère de deux petites filles, je fais de la danse quand j’ai un peu de temps, des soirées, ça prend déjà beaucoup de temps ! Je suis aussi très souvent en studio avec mon pote Ben. Et le tout rassemblé, c’est un vrai travail de tous les jours.

S:
On sait que le monde de la nuit est très souvent associé à celui de la mode. Des marques de sapes de prédilection peut-être ?
E: J’aime la mode mais n’y consacre pas beaucoup de temps, ni même au shopping.
Je suis habillée par Wrung depuis des années, WESC, je suis aussi fan de maje et de quelques marques de luxe que je peux rarement m’offrir… !
Je suis très chaussure et sac à main mais je finis souvent avec la même paire de baskets aux pieds !

S:
Si tu avais UN artiste, un seul, tout domaine confondu, ce serait qui ?
E: Piaf !

S: Ton inspiration, tu la puises où ?
E: Dans ma vie, mes angoisses, mes joies. Chez les musiciens qui ont marqué ma vie, des tracks que j’entends en voiture à la radio.

S: A part ton album « First Stroke » qui vient de sortir. Quels sont tes projets futurs ?
E: Un deuxième album, des maxis…
Je continue à bosser avec Ben, des projets avec Le lutin, on a déjà commencé quelques morceaux !

S: Enfin pour finir, être « SURL » c’est une façon d’être, aimer le monde de la rue, de la nuit, de la mode et être un tantinet hip hop. Elisa dis-nous, te sens-tu SURL ?
E: Mais graaaaaaave !

SURL Magazine remercie Elisa et son Agence de Presse pour leur disponibilité et leur générosité.

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A gagner: 5 albums  » First Stroke  » d’Elisa Do Brasil !
Pour jouer, c’est simple:
-Répondre à la question suivante en envoyant un mail à surlmag@gmail.com:

 » En quelle année Elisa s’est elle réellement lancée dans le DJing ? « 

Les 5 premières bonnes réponses gagneront l’Album First Stroke d’Elisa.

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