Comme l’a jadis dit Rohff, dieu le père, dans un verset désormais biblique et par lequel l’ensemble du peura français jure aujourd’hui : « Fuck la techno, c’est d’la musique de drogués ». Consciencieux que nous sommes, nous avons décidé de le vérifier par nous-même en devenant partenaire de l’Elekt’Rhône Festival 2012, petite beuverie de musique électronique dont l’ensemble des bénéfices sont reversés à la Ligue contre le Cancer. Un poil paradoxal, on vous l’accorde.
D’autant plus qu’à peine après avoir descendu les marches pour pénétrer dans le ventre d’un Double Mixte aménagé en salle de concert pour l’occasion, des jeunes bambins nous accostent d’une manière quelque peu suspecte : « Mec, t’as pas d’la MDMA ? », je le fais répéter : « D’la quoi ? » – « D’la MDMA ! » – « D’la LVMH ? » ; le jeune garçon, déçu et énervé, s’éloigne au large dans l’océan de personnes qui nous entoure. Non satisfait de ne pas avoir pu répondre à sa requête, je me remémore ses mots. Voulait-il connaitre mon régime social étudiant ? LMDE ou SMERRA ? Probablement pas. Trois, quatre demandes plus tard, j’ai finalement compris. Etonné par la précocité de la jeunesse lyonnaise en terme de débauche, je me plais à me rappeler mes sages années de lycée auvergnates. Ils sont fous ces jeunes, comme dirait mamie.
Plus de préventes disponibles, aucune vente officielle de ticket sur place, les organisateurs de l’évènement – accessoirement étudiants de l’EM Lyon – ont réussi leur pari en faisant salle comble. Tant mieux, c’est pour la bonne cause. D’ailleurs, voir ce bon vieux Double Mixte bondé de jeunes étudiants perchés m’a fait un petit quelque chose, je me dois l’avouer. Ô Double Mixte, salle tristement célèbre pour accueillir chaque année les quelques milliers de rêveurs naïfs désireux d’intégrer l’IEP en sortant du lycée – dont je fais fièrement partie. Aucune nostalgie, loin de là, mais plutôt un sentiment agréable de satisfaction que de voir cet abattoir souillé de la sorte à grands coups de pintes renversées et de plaques de gerbe éparpillées. Prends cher, Double Mixte.
La programmation était propre (Para One, Surkin & Bobmo, Miimo, The Scntst – pour ceux qu’on ne cite pas dans l’article), l’organisation bien ficelée, les sets s’enchaînant les uns à la suite des autres sans coupures véritables. On a apprécié voir en live « The Greeks » de Is Tropical, titre dont on ne se lasse pas de la vidéo qui l’accompagne et qu’on avait le plaisir d’écouter (au moins les premières notes, pour éviter l’overdose) à chaque passage sur le site officiel de l’évènement. L’évènement majeur de la soirée fut tout de même le set de Breakbot, qui à grand coup de titres phares a su galvaniser encore davantage un public franchement content d’être là. Entre le génériques du Grand Journal (« Fantasy ») et celui du Zap de Spion (« Happy Rabbit »), associés aux classiques tel « Baby I’m Yours » et autre « One Out Of Two », le parisien à qui on a eu l’occasion de poser quelques questions avant le show a fait le taff, comme on dit dans le jargon. On l’a même recroisé dans la foule un peu plus tard où, très sympa, il nous a demandé ce qu’on avait pensé de son set. Et vu qu’on avait kiffé, on a été franc.
Le reste avec quelques photos brièvement prises pour tenter de saisir l’ambiance de la soirée, avec malheureusement quelques clichés Soonight/Tillate pour palier à notre impossibilité d’accès au devant de la scène. Big up à toutes les personnes qui nous ont demandé de les « shooter » un nombre incalculable de fois, et merci à l’organisation pour le partenariat.
Crédits photo : Simon Boileau et Qays Le Zer.