1993… Je n’avais que deux ans. « J’appuie sur la gâchette » est le deuxième album studio du groupe de rap français Suprême NTM. Au moment de sa sortie, une campagne d’affichage publicitaire organisée à Paris et dans sa banlieue avertit que « cet album ne passera jamais à la radio ». Le ton est donné et rappelle l’âge d’or du rap français incarné par NTM et ASSASSIN où tout était permis.
De fait, ce nouvel opus de NTM impose le rejet. Le titre « Police », dans lequel Kool Shen et Joey Starr accusent violemment les forces de l’ordre d’abuser de leurs pouvoirs définit un Hip Hop engagé. Mais la merveille de l’album est sans aucun doute le morceau « J’appuie sur la gâchette« , pourtant sorti en single et mis en images dans un clip de Seb Janiak, mais refusé sur toutes les antennes pour motif d’apologie du suicide ou comment réaliser le couplet parfait.
Retour en arrière sur le son qui m’a probablement le plus marqué, aujourd’hui encore.
« Tout a commencé sûrement le jour où je suis né, le jour où je n’ai pas croisé la bonne fée qui aurait fait de moi ce que je ne suis pas. Ce qu’il m’arrive d’envier parfois, ceux que la vie a doté d’une chance.
Mais moi, malheureusement voilà je n’en suis pas là. Et privé de çà pour qui devrais-je mener un combat ? De toute façon pas la peine je connais la rengaine mais je n’en ai pas la force.Mon amour pour la vie s’est soldé par un divorce. Moi aussi j’ai rêvé de connaitre l’idéal idylle, le désir, la passion pour ne pas perdre le fil. Quitter sur le champ la ville, s’isoler sur île au lieu de çà ma vie file, se faufile et défile sans domicile fixe. »