“Illuminati want my mind, soul and my body
Secret Society trying to keep their eye on me”
Prodigy
Tu l’ignores peut-être, tu t’en fous sûrement (trop occupé que tu es à rôtir mollement sur une plage de la Grande Motte), mais vendredi dernier correspondait à l’anniversaire du regretté Stanley Kubrick. Décidant de célébrer à leur façon le birthday du réalisateur, Nicolas et Mathieu – le ying et le yang de la Gasface Family, ont profité de l’occasion pour étrenner leur nouveau webdoc : KUBRICK & LES ILLUMINATI.
Pourquoi ce titre ? Tout simplement parce que, bien avant de devenir le véritable marronnier du rap game et des forums craignos qu’on connait aujourd’hui, les Illuminati était déjà une marotte pour le cinéaste. Sa filmographie recèle de nombreuses allusions à des sociétés secrètes et à la manipulation mentale (la méthode Ludovico, ça te dit quelque chose?). C’est en tout cas ce que tend à prouver Laurent Vachaud – scénariste et critique pour la revue Positif – durant les 29 minutes que dure le documentaire. Celui-ci expose une théorie troublante, alambiquée mais remarquablement étayée sur Eyes Wide Shut (1999), l’ultime long-métrage du maître et sûrement l’un des plus déroutants. Il évoque un second niveau de lecture confinant aux sujets de la pédophilie, des Illuminati et de la scientologie ; église dont l’une des filles de Stanley a par ailleurs épousé la cause juste avant le tournage du film comme le rappelle Michel Ciment, l’expert mondial ès Kubrick, en introduction.
Qu’on suive Vachaud de l’autre côté de l’arc-en-ciel ou qu’on demeure perplexe, la démonstration n’en est pas moins saisissante. Après ça, difficile de regarder un Kubrick de la même manière. Ses « films-cerveaux » n’ont décidément pas fini de nous fasciner par la richesse et le champ d’interprétations gigantesque qu’ils offrent. Une chose est certaine, la place concédée au hasard est bien maigre dans le cinéma de Stanley.
Bref, je n’en jette pas plus, appuie sur le bouton play… si t’as pas peur d’attraper le shining, bien entendu.
Interview de Nicolas Venancio et Mathieu Rochet pour Fluctuat à propos de Kubrick & les Illuminati ici. Si t’en veux plus, petit gourmand, tu peux mater Room 237, le documentaire de Rodney Ascher pour des interprétations bien plus barrées de Shining.