C’est en flânant sur Facebook que je suis tombée sur la Panthère Blanche, un personnage mi-femme mi-félin initié par la charmante Netta. Après quelques échanges de mails, puis quelques blagues, j’ai dégoté un rendez-vous avec cette dernière. Cette belle blonde aux cheveux longs, loin d’être une cougar, répond à mes questions autour d’un Coca rouge et d’olives achetées à La Grande Ep’. Deux-trois noyaux plus tard l’interview peut enfin commencer.
Salut Netta, tout d’abord merci d’avoir accepté mon invitation, (elle rit) alors peux-tu expliquer pour les lecteurs de SURL ton projet ainsi que son origine ?
C’est tout simple, j’ai créé mon personnage lors de mes vacances scolaire de première parce que je cherchais à faire quelque chose de différent de mes cours, de mon quotidien d’étudiante.
J’ai d’abord commencé par coller des stickers la nuit que je dessinais la journée. Ca apportait une touche de féminité au travail des mecs qui graffaient, collaient,s’exprimaient tout simplement dans la rue. Ensuite, je suis passée au mur, j’ai peins avec d’autres graffeurs et sur différents supports, des skates, des camions, des devantures de magasins…
C’est vrai que la rue est l’endroit idéal pour exposer ses œuvres, as-tu eu l’occasion d’exposer tes travaux dans d’autres lieu ?
Oui dans des bars, mais c’était une expérience assez frustrante pour moi. Même si je suis plutôt d’accord sur ce principe, les gens ne viennent pas pour ça et donc passent pour la plupart totalement à côté de l’expo.Mais ça m’a permis de vendre quelques toiles tout de même et de me faire un peu connaître, … De toute façon, le délire de la Panthère Blanche c’est de la mettre partout et qu’elle puisse s’adapter à tout.Si demain quelqu’un m’appelle et me dit « je fabrique des boites d’allumettes, on veut mettre ton dessin dessus » je serais partante !J’ai aussi fait des t-shirts pour des artistes que j’aime beaucoup. Je les ai contacté pour leur proposer de faire un t-shirt PB à leur effigie et ils ont accepté de poser avec pour une photo. D’abord, il ya eu le Saïan Supa Crew, Sébastien Tellier, Bam’s, I Am Un Chien, ElisaDo Brasil et dernièrement Jessie Chaton de Fancy et General Elektriks. Et pour cet été je lance une collection de t-shirts pour fille !
As-tu eu une formation artistique ?
Et non ! J’ai beaucoup travaillé mon personnage qui s’est considérablement amélioré, durant toutes ces années.
Tu travailles avec quel medium principalement ?
Quand je peins sur des murs en extérieur, je prends de l’acrylique, de la peinture pour décor. Du coup pour tout les autres supports en fait de l’acrylique, de l’acrylique et de l’acrylique (elle rit) ! Je peins au pinceau et non pas à la bombe, ce qui n’empêche pas les collaborations avec les graffeurs, au contraire !! Quant aux murs « illégaux », je prépare la peinture sur du papier kraft que je fixe sur le mur avec dela colle à papier peint, ça donne une bonne montée d’adrénaline.
Et d’où vient ce nom de Panthère Blanche, c’est aussi ton blaze il me semble ?
Oui,c’est à partir de mon blaze que la Panthère Blanche est née. Il y a fort fort longtemps durant des vacances scolaires encore une fois… (à croire que la vie d’étudiante n’est pas si difficile que ça !) J’étaisavec mes amies à la plage et comme j’ai la peau très blanche mes copines ont commencé à me charier sur ça, et en plus je portais un maillot de bain léopard (elle porte un gilet léopard aujourd’hui et jele lui fais remarquer !) : oui c’est mon côté mauvais goût, j’adore les motifs peaux de bêtes et les bijoux dorés. Et voilà de quoi c’est parti, mes copines m’ont appelé Panthère Blanche et quand j’ai commencé à graffer ça m’a semblé évident d’utiliser ce blaze.
Est-ce que tu te retrouves dans ce personnage, et si oui est ce que tu en profites pour faire passer des messages ?
Non,il n’y a pas vraiment de messages. C’est juste quelque chose de fun. Il y a Netta d’un côté et la Panthère Blanche de l’autre, mais c’est pour moi un très bon exutoire.
Est-ce que tes t-shirts s’adressent à une cible en particulier ?
Dans l’absolu je ne vise personne en particulier, mes t-shirts s’adressent àtout le monde. En revanche j’ai conscience que malgré moi, mon public concerne des personnes de 15/25 ans, femmes comme hommes. Et j’ai aussi remarqué que les plus jeunes filles aussi aimaient beaucoup mon perso.
Peux-tu nous citer tes créateurs ou tes marques préférées ?
J’aime beaucoup porter des t-shirts imprimés pour garçons, je les trouve beaucoup plus originaux que ceux pour filles. La série de Parra pour Six Pack était top ! Il n’y a rien de plus mauvais goût à mon humble avis que les t-shirts à inscription SAUF ceux de Parra « Je suis Funky, je suis frenchy » !
Et le site de la marque Crash Boom Bang sur lequel mes t-shirts sont distribués fait des supers tees aussi !
Est-ce que tu as des graffeurs, des graphistes ou des illustrateurs que tu aimes en particulier ?
Petite quand j’habitais Belleville, pas mal d’artistes me touchaient, des silhouettes blanches ou noires que je retrouvais sur plein de murs. Sinon j’adore Ernest Pignon Ernest, son travail est complètement ouf,en fait il fait des mise en situation de scènes historiques avec des collages sur les lieux où cela s’est passé. Il y a également Mr. Chat,qui semble avoir un lien de parenté avec ma panthère et Miss Tic qui en plus a un sublime sens de la formule, sans oublier évidemment Fafi et Miss Van qui font un boulot que j’adore !
Sinon, il y a un «artiste de rue » qui m’a bien marqué aussi, j’ai une anecdote à ce sujet : c’était des stickers en forme de M fait avec des tas de supports différents, je le voyais partout à la Rochelle !! Toutes les gouttières et tous les poteaux de la ville avaient un M et ca me rendait ouf. Je voulais absolument savoir qui était ce M, donc j’ai fait une panthère avec une bulle qui se demandait qui était ce mystérieux M et un soir il m’a répondu en collant un post-it sur mondessin avec son adresse mail ! Par la suite j’ai pris contact avec lui et on a fait une session de collage M et Panthère Blanche !
La dernière expo que tu as faite ?
Plutôt une expo que je compte faire : Jean-François Rauzier (http://www.rauzier-hyperphoto.com/,expo jusqu’en septembre au musée des années 30 à Boulogne). C’est de l’« hyper-photo », des montages photos de plusieurs mètres avec pleins de détails. On voit par exemple un immeuble, qui est déjà un détail de la photo, et dans une fenêtre de l’immeuble il y a des personnes, derrière eux, une autre fenêtre, par laquelle on voit une cour, dans laquelle il se passe une autre scène et derrière la porte d’un jardin etc. etc. Il y a moyen de passer des heures devant !
Qu’est ce que tu lis en ce moment ?
«Le festival de la couille » de Chuck Palahnuik. Le titre paraît étrange je te l’accorde, mais le livre est top, spécialement pour les gens qui connaissent bien son œuvre (auteur de Fight Club entre autres).
C’est un recueil de nouvelles, d’histoires vraies que l’auteur a vécu et qui ont alimenté toute son œuvre. Avec ce livre, il prouve que la réalité dépasse souvent la fiction et surtout qu’elle l’inspire.
Comme le personnage principal de Fight Club, il s’est baladé dans plein de cercles assez spéciaux pour alimenter ses livres et il raconte des anecdotes qui paraissent complètement absurdes. Ca permet de s’interroger sur pas mal de choses et de comprendre comment sont nées ses histoires.
Et si ton œuvre était mangeable ca serait quoi ?
Un plateau de cupcakes ! Parce que c’est sucré, girly et coloré et chacun peut trouver celui qui lui plaît le plus sur le plateau !
SURL Magazine remercie Netta Margulies pour sa disponibilité et sa générosité.
+ Infos.
Collection Panthère Blanche été 2010 disponible sur www.crashboombang.fr
et à la boutique Made by Moi, 86 rue Oberkampf.
Infos sur Panthère Blanche : www.panthere-blanche.blogspot.com
Suivre l’actu de Panthère Blanche sur Facebook : www.petitlien.fr/panthere.blanche
Les Hyperphotos de Jean Francois Rauzier , photographe artiste en gigapixel
www.rauzier-hyperphoto.com
