Il a écumé les bas-fonds de Baltimore et révélé la violence systémique propre aux Etats-Unis. Il a exploré les rues décaties de la Nouvelle-Orléans post-Katrina et a mis en lumière le fossé existant entre les différentes populations du pays. Et il s’apprête désormais à régler ses comptes à l’histoire – pleine de bruit et de fureur – du New York des années 80.
Lui, c’est David Simon, créateur (entre autres) des chefs-d’œuvre The Wire et Treme, scénariste orfèvre de la télévision, adulé par la culture street et le hip-hop, qui eut même un jour l’honneur suprême d’être nommé « homme le plus en colère d’Amérique ». Il nous revient cette année sur HBO, encore et toujours, avec une mini-série d’ores et déjà alléchante baptisée Show me a Hero. Basée sur le livre documentaire du même nom publié en 1999 par une transfuge du New York Times, Lisa Belkin, elle racontera les difficultés et tensions rencontrées par l’implantation de logements sociaux dans un quartier middle-class majoritairement blanc – et comment elles mirent le feu aux poudres de New York toute entière. Une nouvelle œuvre que l’on peut possiblement espérer comme étant une nouvelle plongée terrifiante dans les recoins les plus sombres de l’Amérique et une nouvelle exploration des pires démons du pays. Et pour ne rien gâcher, le casting en présence est quasiment uniquement composé de stakhanovistes du petit et du grand écran : aux côtés d’Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis, A Most Violent Year, en attendant les rouleaux compresseurs Star Wars 7 et X-Men : Apocalypse), on retrouve rien de moins que Winona Ryder (Edward aux mains d’argent), Alfred Molina (Spider-Man 2), Jon Bernthal (Le Loup de Wall Street) et Catherine Keener (Dans la peau de John Malkovich). Le tout sous la houlette souvent classieuse du réalisateur de Collision, Paul Haggis.
Si Show me a Hero se révèle aussi enragé et maîtrisé que son premier trailer le laisse songer, David Simon devrait être sacré une bonne fois pour toute pour ce qu’il est réellement : un génie à la maestria et l’exigence unique, descendant d’un Sidney Lumet ou d’un Coppola période Le Parrain. Ou pour le dire plus simplement : vivement le 16 août.