Straight Outta Detroit. Alors que tous les projecteurs se braquent du côté de la Californie avec la sortie du biopic sur N.W.A., les infatigables activistes lyonnais de Jarring FX confirment leur habitude d’explorer les sentiers battus en choisissant de poser leur focus sur la ville natale d’Alice Cooper et Eminem.
Initié en 2013 avec « Cape Town Effects », le label de High Tone poursuit donc l’expérience des rencontres artistiques et humaines entre artistes français et étrangers. Quelques semaines passées à Detroit donneront naissance à D.Lights, un album collectif qui sort ce 28 août.
La feuille de match de D.Lights aligne donc deux producteurs (Charles Trees et Yoggyone) et trois rappeurs (Finale, Intricate Dialect et l’excellente Miz Korona). On est loin de la patte habituelle de Jarring FX. Exit les influences dub et electro classiques, avec l’aide de remixeurs comme Shigeto la production lorgne du côté des samples soul triturés et des beats à la syncope imparable, pimpés par des flows tour à tour élastiques ou percutants.
Beaucoup de choses ont été dites sur Motor City, sur son déclin et sa renaissance possible, les conditions de vie, l’impact de sa scène musicale sur le monde. Alors quand l’équipe de Jarring se met en tête de collaborer avec l’underground local pour un album, ils décident de coupler la démarche à la production d’un documentaire. Réalisé par le Français Arnaud Bitschy, Résilience se veut comme un road-trip dans cette ville énigmatique, voir une déclaration d’amour. Il sortira dans la foulée de l’album.
Fer de lance mondial de la soul et du punk, berceau de la techno, ville en friche qui apprend à se (re)construire elle-même, Détroit représente des valeurs prôches de celles prônées par Jarring Effects depuis des années : savoir se relever face aux crises et développer des projets collectifs. On est surs que Boris Cyrulnik apprécierait.