Du rap pour tous les goûts. Après être passée par la Défense, la 29e édition du festival Chorus des Hauts-de-Seine investissait les terres de B2O et l’impressionnante Seine Musicale. Un dimanche d’amour pour les passionnés de hip-hop : entre SCH, Romeo Elvis & le Motel, Panama Bende, Gracy Hopkins, Nadia Rose, De La Soul, Fixpen Sill, Kery James, Caballero & Jean-Jass et le très attendu Action Bronson. Une réussite quasi-totale.
Une programmation riche et éclectique, un dimanche, sur l’Île Seguin à Boulogne. Au delà du temps de transport, cette année encore, le Festival Chorus des Hauts-de-Seine a proposé à ses visiteurs un véritable voyage. D’abord, dans le choix du lieu : la Seine Musicale. Un vaisseau immense au paysage futuriste – le turfu vient des Hauts-Seine, on le savait déjà – et à l’ambiance moderne. Dimanche, à partir de 17h, le voyage était aussi musical, au rythme des artistes présents. À commencer par Romeo Elvis & Le Motel. En mois d’un an, le Belge s’est fait un nom, un style et a prouvé à tout le monde son amour de la scène. Objectif accompli une fois. Sur « Bruxelles arrive », le public de la Grande Seine chavire – tous ceux qui ont croisé la route du Belge en festival savent de quoi on parle.
Bercés par Charles X, nous entamons une visite du hall spacieux et des deux autres salles du lieu (habituellement des studios). La Seine Musicale, c’est chouette. Et ce n’est pas le changement de ton imposé par SCH qui assombrira le dimanche soir. Ciao Paris, Secondigliano nous voilà. Pendant plus d’une heure, le numéro 19 égrene les cartouches et les Mathafack avec rigueur, simplicité et prestance. « Se lever pour 1200 c’est insultant », assurément. Après le retour sur les Champs du rappeur d’Aubagne, direction New-York et les nineties en compagnie des tontons du rap, De La Soul. Après une tournée estivale bien remplie, le trio ne semble pu pouvoir se passer de la France. Bien leur en prend. Accompagnés de musiciens, la mayonnaise continue de prendre… bien que ça reste planplan et qu’on ait l’impression de voir exactement le même spectacle qu’à Marseille quelques mois plus tôt. La Grande Seine déborde. À deux pas de là, celle du hall va bientôt exploser. Les deux trublions préférés du rap francophone, Caballero & JeanJass sont programmés sur une scène bien trop petite pour l’envergure de Caba – elle était facile. « La sécurité va pas tenir trois morceaux », annonce le barbu. Et il n’a pas eu tort. Les deux Belges font vivre un véritable calvaire aux (nombreux) hommes en noir, au rythme des pogos et des « Mets du respect sur mon nom ». Le seul hic d’un festival à l’organisation soignée. Une bonne dose de sueur et de bonne humeur. La recette des deux chefs weediers fonctionne toujours autant.
Les amoureux de sandwichs et de gastronomie pouvaient s’attaquer au riche dessert. Un choix du roi entre deux gros morceaux : d’un côté un moment rare avec le toujours aussi tranchant Kery James, dans un auditorium acoustique de 1200 places, à l’architecture incroyable. De l’autre, une fin de soirée animée en compagnie du gourmet le plus connu du rap jeu : Action Bronson. En bons gourmands, notre choix était fait : la fin du voyage passerait par la violence New-Yorkaise. Le charismatique et toujours aussi drôle « Mr Wonderful » est impressionnant à voir et conclut parfaitement cette très agréable croisière musicale.
La semaine prochaine, le film du dimanche soir paraîtra d’autant plus fade.