La crème de la crème : les 15 albums de 2015 dont on a abusé

vendredi 25 décembre 2015, par SURL.

2015. Quelle grande année pour le rap et la musique en général. Puisqu'on en voit bientôt le bout, on a décidé de débriefer cette année folle à l'aide d'une sélection de bilans et d'analyses. La crème de la crème qu'on vous présentera au fil des jours qui nous séparent de janvier, comme un calendrier de l'avent ne contenant que des pépites de l'année passée. Après les 15 datespunchlinesarticles et clips qui ont fait 2015, on s'attaque aux albums. Couvrez-vous bien, ça décoiffe.

A l'issue de la lecture de cet article, il y a de grandes chances pour que vous nous détestiez. Peut être même que vous nous mépriserez. Comment avons nous osé ne pas accorder la première place à cet album dont vous n'avez pas pu vous séparer de l'année ? Est ce qu'on se moque de vous ? Avons-nous des oreilles ? Histoire de minimiser un peu la bouffée d'agressivité gratuite qui explosera chez vous dans approximativement dix minutes, quelques explications s'imposent.

On l'a dit et redit, l'année rap 2015 était belle. Très belle, même. Il était donc déjà difficile d'en extraire les 15 œuvres définitives qui mettent toute la rédaction d'accord. Histoire de corser le challenge, on a choisi de mélanger rap français et rap US. Parce qu'au fond, il s'agit de la même culture, de la même musique. Autant les mettre sur un pied d'égalité. Puis on a classé ces œuvres, dans un jeu de basses manœuvres dont personne n'est sorti indemne. Pourtant, quelque jours après, on a pris du recul et on l'a trouvée belle, cette liste. Alors on vous offre ce classement des 15 albums de 2015 dont nous avons largement abusé. Pas pour que vous puissiez nous aimer, ou nous détester. Plutôt dans l'espoir que vous y trouviez les pépites indiscutables qui, par la beauté de leur réalisation, méritent amplement votre attention. Même en une année riche comme 2015.

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9 – « 90059 » – Jay Rock

« Nine Double O Five Nine be the zip ». Te voilà prévenu dès l’intro. On t’annonce que tu viens d’entrer dans le hood de Jay Rock : Watts, LA. Les fenêtres de ta bagnole sont grandes ouvertes. Tu croyais cruiser en cette journée d’été, et t’as pris West à l’échangeur pour rejoindre « Century Freeway » et contourner Compton. Aussi, dis-toi que si ce quartier voisin te donne le droit de passage, c’est en mode furtif que tu vas le faire, tous les sens en alerte. Jay Rock c’est ton guide. Les beats te tiennent sur le bord du siège : constamment en éveil. L’album est jalonné de changements de rythmes et d’ambiances (le morceau « Easy Bake » en trois temps, « The Ways » sur une prod toute en montée). L’ordre dans lequels les morceaux sont présentés est intéressante : la transition entre un « Vice City », dans lequel la tension est palpable, à « Fly On The Walls », tout en nostalgie est abrupte. Mais l’album suit une ligne que dessine Jay Rock. C’est un portrait – style impressionniste – du bonhomme : là où il en est dans sa vie, ses ambitions dans le futur, comparées aux ambitions qu’il nourrissait étant plus jeune… Au final, l’album alterne bangers et moments plus réflexifs. Un bon équilibre qui amène à y revenir.

8 – « If You’re Reading This It’s Too Late » – Drake

Si votre Père Noël manie la surprise aussi bien que Drake, vous êtes certainement aux anges ce 25. Phénomène viral, objet des plus beaux détournements et de toutes les attentions, 2015 n’a pas été une année de tout repos pour Drake. Et il faut dire que le rappeur de Toronto a choisi de lancer les hostilités de manière très très forte, le 13 février. Une mixtape surprise, balancée dans la nuit, gratuite pendant quelques heures et sous fond d’embrouilles avec son label Cash Money. Il n’en fallait pas plus pour lancer un buzz devenu presque habituel lorsqu’il est question de Drizzy. Côté projet, nul doute, l’ambiance musicale est estampillée Drake. 17 tracks – sans vrai gros hit – au cours desquels Dreezy nous enivre de son R & B vaporeux, aux instrus souvent lentes, parfaites pour que Drake entonne ses mélodies de solitaire blasée de sa voix nasillarde. Mais heureusement, If You Are Reading This It’s Too Late réserve aussi de vrais moments de rap nerveux (« 6 God ») ou Drake et son argot canadien s’en prend à ses détracteurs entouré de ses Woes canadiens. Niveau featuring aussi, la barre est placée haute. Le Raptor s’entoure de Travis Scott, Lil Wayne ou Partynextdoor pour donner un projet souvent aérien qui s’écoute et se réécoute sans lasser. Preuve de ce succès, tous les titres de l’album ont été dans le Top 50. C’est aussi ça la magie Drake.

7 – « Faire-Part + Huis-Clos » – Vîrus

Au beau milieu de novembre 2015 – le mois des morts – le rappeur le plus dépressif de l’Hexagone venait percuter les attitudes de poseurs du rap français. Entier, malin et sombre comme jamais, l’ex-membre d’Asocial Club s’incruste dans nos playlists quotidiennes avec la congruence d’un pédalo échoué sur un terrain de volley-ball. Rarement dans le rap les subtilités de la langue française n’auront été aussi bien utilisées. Peu étonnant que ses textes soient les plus annotés sur Rap Genius France. Explorant les thèmes du deuil ou de l’enfermement, Vîrus frappe où ça fait mal. A l’écoute de Faire part et Huis Clos, on éprouve une douce sensation de masochisme doublée d’un hédonisme jouissif, un peu comme faire une partie de paint-ball cul nu dans la forêt. D’utilité publique.

A lire : Vîrus : « On meurt trop longtemps »

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