Fast Forward : les 16 nouveaux visages qui feront 2016

jeudi 31 décembre 2015, par SURL.

2015. Quelle grande année pour le rap et la musique en général. Puisqu'on en voit bientôt le bout, on a décidé de débriefer cette année folle à l'aide d'une sélection de bilans et d'analyses. La crème de la crème qu'on vous présentera au fil des jours qui nous séparent de janvier, comme un calendrier de l'avent ne contenant que des pépites de l'année passée. Avant de baisser le rideau sur notre sélection d'articles de fin d'année, et suite aux 16 choses qu'on aimerait voir l'année prochaine, on laisse le bouton Fast Forward enclenché pour vous présenter les 16 visages qu'on attend en 2016.

Si 2015 était riche, cela s'est parfois fait au détriment des artistes émergents, peinant à se faire une place dans les bacs au milieu des poids lourds. Avec la profusion de grands noms qui ont sorti un projet cette année, on était presque contents de ne pas être à leur place. Comment capter l'attention des gens lorsqu'on était rookie en 2015 ? Comment se faire une place sur les étalages entre deux albums de Booba, cinq projets de Future et une profusion de projets de qualité ?

Il semblerait pourtant que certains aient trouvé la réponse - ou le chemin des filets. Le plus souvent, cela s'est fait en proposant des œuvres personnelles, distinctes du bruit de fond ambiant. Une musique sans concession vis à vis de ce que l'artiste souhaite exprimer. C'est ainsi que l'on a vu apparaître quelques visages, déjà connus pour certains, qui nous ont fait espérer de belles choses pour 2016. Voici donc notre liste de rookies et nouveaux venus, pour une sorte de sélection des SURL Freshmen de l'année. Si on ne devait miser que 16 pièces pour l'année à venir, on le ferait sans hésiter sur ces hommes et femmes, francophones ou anglophones. L'investissement est solide, la musique de qualité. Dépêchez-vous, l'affaire paraît tellement rentable que le MEDEF est déjà dessus.

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Dylan Brady, St. Louis

On ne va pas se mentir, Dylan Brady est un excentrique. Avec sa dégaine de scandinave, ses cheveux blonds délavés et ses mèches bleues, son look l’éloigne des figures habituelles du rap. Avant tout producteur, sa musique est pourtant à l’opposé de ce que suggère son look : brutale, agressive et tirée vers les basses, elle a quelque chose de la plongée infernale dans les abysses. Après une excellente tape All I Ever Wanted, Brady a poursuivi dans sa voie avec un projet Cake Pop encore plus déstabilisant et destructeur. Avec « Lil Bando« , il était arrivé à un bon compromis entre expérimentation et accessibilité, en se muant en une espèce de Yung Lean sous stéroïdes. Ses multiples collaborations en tant que producteur l’ont aussi bien fait remarquer dans le milieu du rap que dans celui de la musique électronique. Dylan fait partie de ces gens qui œuvrent dans l’ombre pour faire évoluer le rap. Si bien qu’en 2016, il produira sûrement ce qu’on écoutera tous en 2020.

Milo, Milwaukee

Milo a tissé cette année une oeuvre dense et profonde avec l’album So The Flies Don’t Come. Un album qui a eu du mal à attirer l’attention dans une année rap très riche, mais qui mérite d’y passer du temps. La trame est constituée de patterns complexes. Milo se montre érudit avec des allusions à la littérature, à la mythologie comme à la culture populaire et rap (« I shot John Wayne like Praswell» en référence à « Cowboys » des Fugees) qui font de chacun des morceaux un portrait unique. Dans cet album, il se fait également militant, avec des critiques subtiles de la maltraitance sociologique des « gens de couleur » (« People of color ») tout au long de l’album. La densité de ses références, qui peuvent donner un aspect académique à son écriture, ne fait sûrement pas l’unanimité. Mais le rappeur n’a que 23 ans, et saura sans doute s’éloigner d’une architecture scolaire en gagnant de l’âge.

Tommy Genesis, Vancouver

Vous reprendrez bien un peu d’Awful Records ? Cette dernière sublime recrue du crew d’Atlanta a un style plutôt inédit. Elle fait le genre de son qui vous laisse un peu perplexe au début, qu’on a quand même besoin d’écouter une deuxième fois, puis encore une autre… jusqu’à adhérer totalement. L’univers est à la fois sexuel et dark, féminin et déstabilisant. Autoproclamée Baby Awful, elle a sorti son premier et beaucoup trop court album World Vision en juillet 2015. On en veut plus pour 2016.

Mura Masa, Londres

Si son sept titres Someday Somewhere vous avait échappé, on vous encourage à vous rattraper ! Le beatmaker Mura Masa a le potentiel de faire parler de lui comme le Cashmere Cat de 2016. Le musicien britannique mélange des influences d’horizons divers, entre sons orientaux (« Lotus Eater« ), funk hybride et morceaux qui rappellent SBTRKT ou Disclosure (« Terrible Love« ), offrant des morceaux à l’architecture impeccable. Il y en a pour tous les goûts dans les beats de Mura Masa – qui au passage tire son pseudonyme d’un maître forgeron de sabres légendaire – et une collaboration avec son compatriote Jay Prince devrait convaincre les hip-hop heads les plus puristes. Après avoir entendu le morceau « Love For That« , premier extrait de son album à venir Soundtrack To Death, on a toutes les raisons de croire que le jeune artiste inondera les playlists et clubs de 2016.

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