20 classiques qui ont fêté leurs 20 ans en 2016

mercredi 21 décembre 2016, par Sagittarius.
Le coup de vieux. C'est certainement ce qui guette certains d'entre vous à la lecture de cette rétrospective consacrée aux vingt albums classiques de rap US qui ont passé la barre des vingt ans cette année. Si certain-es lecteurs-trices de cet article n'étaient probablement pas né-es à la parution de ces galettes, force est de constater que la cuvée dans son ensemble a plutôt bien vieilli. La portée de son héritage est en tout cas assurée. Retour sur ces vingt sorties essentielles de 1996, alors que 2016 touche à sa fin.

Il faut parfois attendre de longues années pour savoir si un vin millésimé va bien vieillir... ou tourner au vinaigre. Dans cette ère de surconsommation et de productivité intensive, il en reste malgré tout de même pour la musique. Pourquoi vingt œuvres rapologiques de vingt ans d'âge, et pas dix ou trente ? Le choix n'est pas que mathématique. Seriez vous capables de trouver de tête trente albums de rap sortis en 86 ? Il faudrait soit creuser, soit en inventer. De l'autre côté, dix ans c'est encore tôt pour avoir un vrai recul historique et le choix parmi dix disques de 2006 serait cornélien. Vingt ans représente quant à lui un saut d'une génération, et 1996 a été une année riche en crus en tout genre, une période de transition pour la musique rap qui terminait l'âge d'or pour entrer dans l'âge de platine. Alors quand il a fallu se pencher sur les sorties de cette année pour une telle rétrospective, c'est sans peine et avec un réel plaisir que nous nous sommes replongés dans ce riche millésime du rap américain.

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UGK, Ridin’ Dirty

Dans les années 90 à Houston,Texas, la scène se partageait principalement entre les Geto Boys de Scarface et le duo des Underground Kingz, plus connu sous le nom raccourci de UGK. Bun B et Pimp C ont pris les devants en parlant de virées en voiture pour « young timers« , des histoires de pimps et des instrus qui ont façonné le rap sudiste. Une majorité s’accordera à dire que Ridin’ Dirty est leur meilleur album, c’est une certitude à vrai dire. Mais globalement, Ridin’ Dirty est surtout une oeuvre majeure et fondatrice du rap de Houston que l’on connaît aujourd’hui, sur le plan philosophique et musical avec ses mélodies bluesy. Ce, sans qu’aucun single ou clip ne soit sorti… On ressent encore aujourd’hui sa portée par son degré d’influence sur la discographie de rappeurs/producteurs comme Big K.R.I.T., héritier direct de feu Pimp C.

A Tribe Called Quest, Beats, Rhymes & Life

Ce quatrième album des Tribe Called Quest n’est guère le meilleur de la discographie en or massif de ce groupe mythique du Queens. Pourtant, au-délà de singles indémodables comme « Stressed Out » (avec Faith Evans) et « Once Again », Beats Rhymes & Life est album important à plus d’un titre. Le flow de Q-Tip n’a jamais paru aussi technique, Phife est inspiré et Consequence décisif dans son rôle de quatrième homme. Sans parler d’Ali Shaheed qui forma The Ummah, avec ‘Tip et un jeune nouveau (un certain Jay Dee) pour réaliser la production d’un album qui les mènera sur le tapis des Grammy Awards. Indémodable qu’on vous dit !

Warren G, Take A Look Over Your Shoulder

Evidemment, il n’est guère évident de succéder à un classique, surtout celui qui a sanctifié le G-Funk. Sur le plan critique en tout cas, car le succès commercial de ce second album de Warren G permettra à Def Jam, qui rencontrait une période de remise en questions, de subvenir à ses besoins. Ce n’était pas compliqué en réalité, il aura suffit de samples d’Eric Clapton (reprenant Bob Marley) ou Tina Turner sur les singles respectifs « I Shot The Sheriff » et « What’s Love Got To Do With It » et le tour était joué. Take A Look Over Your Shoulder n’est pas le disque le plus indispensable pour les amateurs de rap westcoast mais que de souvenirs pour notre génération Hit Machine !

The Roots, Illadelph Halflife

Ce troisième album de notre groupe hip-hop orchestral favori marque la genèse du mouvement Soulquarian, en la présence de D’Angelo, Common, Raphael Saadiq, Amel Larrieux, Q-Tip et compagnie. Entre rap sombre et éléments d’une nu-soul naissante, les Roots ont signé un disque intemporel avec des productions menées d’une main de maître par les baguettes magiques de ?uestlove et la plume sombre de Black Thought. Un chef d’oeuvre « fait main » made in Philly, peut-être supérieur à son renommé successeur Things Fall Apart.

Jay-Z, Reasonable Doubt

Faut-il encore présenter ce premier album et classique de Jaÿ-Z (quand il arborait encore le tréma et le trait d’union) ? Le voilà maintenant inscrit dans le club des vingtenaires. Si certains titres semblent avoir pris de l’âge, c’est en partie à cause de l’évolution de Shawn Carter, de hustler-dealer à King of New-York à businessman multi-millionaire. Et cet album n’était que le début d’une grande dynastie, celle du label Roc-A-Fella Records et d’un destin hors-du-commun, celle d’un rappeur très ambitieux au flow remarquable qui récitait ses textes de mémoire. Toute une époque, il y a de quoi en être nostalgique. Et prendre un coup de vieux.

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