Da Rule.

lundi 3 août 2009, par Antoine Laurent.

« Baby giiirl put it on meeeeee ! »

Les jeunes générations d’aujourd’hui accroc au Hip Hop ont connu leur premier orgasme musical sur des Lose Yourself, sur des In Da Club, des Candy Shop, voire des Lollipop pour les plus jeunes. Mais qu’en est-il de ceux qui vibrent encore pour les vieux gangsta de la vieille qui nous faisaient rêver avec des « The way you walk, the way you move, the way you talk… » ?
Génération de rappeurs gachée, qui au final n’a pas su perdurer.

Nombreux sont ceux qui ont été marqués par les dorénavant classiques I’m Real, Always on Time, Mesmerize, What’s Luv…Des morceaux qui au final ont bercé une adolescence, et construit une génération.

Ja Rule incarne de par son hype de l’époque au sein de Murder Inc ce qu’a pu être le G-Unit pour les générations d’aujourd’hui. De la bouse, certes, mais notre première rencontre avec le monde du Hip-Hop. Ja Rule est un nom qui pour certains rappelle vaguement quelques trucs, pour certains c’est un inconnu total, et pour d’autres, une infime partie, c’est un instanté :
« What, do I do?
To all my niggas that be livin’ it up, we say…
What, I do
To all my bitches that be givin’ it up, uhh »

D’une certaine manière, que du bonheur. Ne pas avoir honte de ce qu’on a pu un jour kiffer, parce qu’au final cet ensemble de sons pauvres et pathétique a fait progresser notre oreille, évoluer nos goûts et nos accroches. Rien à voir de concret entre un Holla Holla et un What’ll you do. Mais en fait si. Un point de départ ayant permis une telle évolution musicale.
En parlant de progression, c’est justement ce qui a manqué à Ja. C’est ce qui lui a manqué pour passer un cap, cap que certains (Nas, Hova, Luda…) ont réussi à franchir, ce qui leur a permis de perdurer et de s’installer dans cette nouvelle scène Hip Hop n’ayant plus – ou presque – rien à voir avec ce qu’elle fut jadis. On y a pourtant cru avec R.U.L.E, mais The Mirror s’est fait attendre, beaucoup trop attendre, et le Ja est tombé dans un oubli si cruel aux artistes. The Mirror, un album un peu à la Nacirema Dream, ou à la Detox à bien bien moindre échelle, qui a finalement vu le jour sous sa forme apparemment définitive sur le net. Gratuitement. C’est dire. A trouver ici. D’où l’envie d’écrire cet article.
Malgré tout, ce n’est pas aussi mauvais que l’on pourrait le croire. Non, c’est du Rule, donc forcément les vrais seront frappés par cette petite pointe de nostalgie si particulière, mais ça ne rentre pas dans les annales non plus. C’est….agréable. Cette voix rocailleuse – genre j’ai avalé un parpaing – nous manquait finalement.

Pour conclure, j’espère tout de même que les vieux de la vieille qui ont un jour bougé leur body sur I’m Real prendront 2mn pour le dl et le mettre dans leur iPod. Peut-être même que ceux n’ayant pas connu cette vague-là prendront le temps de s’y pencher, pour voir ce que ça donne.
Limite ça me ferait plaisir.

/Download Link.

Enjoy.

Article recommandés

Be Ready : l’album « Bandana » de Freddie Gibbs et Madlib sera l’album de l’année
On dit souvent que les ventes ne reflètent pas la qualité générale d’un album. Ou d’un artiste. En ce qui concerne Cocaine Pinãta, première collaboration long format entre le rappeur…
Paula Abu, ce que Londres a de mieux en réserve.
My name is Paula Abu and I’m a 20 year old self-taught photographer born in Nigeria and raised in South London. I grew up loving everything to do with films…

les plus populaires