Derrière chaque grand homme se cache une femme, disent certain(e)s. On pourrait calquer la formule à propos de ces hommes de l’ombre : « Derrière chaque grand emcee se cache un backeur. » Alors que bien souvent, le public connaît à peine leur nom, ils sont plus indispensables qu’on ne le croit, entre suppléments d’énergie et paratonnerres, quand le premier rôle rencontre un moment de faiblesse ou autre incident technique.
Après La Ride il y a quelques mois, Street Press vient de sortir un nouveau mini-docu, réalisé par Inès Belgacem et Matthieu Bidan. En promenant leur caméra en coulisses, ils ont recueilli différents témoignages que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. On y voit Sako, S-Pi, OGB, Brav, Gros Mo ou encore Sanka, qui tous, ont backé des pointures du rap français sur scène. Pour OGB, ce ne sont pas moins de 800 concerts en 25 ans qu’il a assurés pour différents membres de la Mafia K’1 Fry. Le backeur est un peu le travailleur invisible du rap sur scène, celui qui n’est pas mis en lumière, mais peut sauver un concert, tenant « le fil du show », comme le dit joliment Brav. Un labeur qui demande de nombreuses qualités, parfois opposées à celle mises en avant chez les rappeurs. Une preuve de plus que le bon rap sur scène, c’est d’abord beaucoup de taf, pour que le taf ne se voie pas et que vous puissiez vous ambiancer, jeunes insouciants.