Après Berlin et Toronto c’est au tour de Montréal d’être passée à la loupe. Difficile d’être objective quand il s’agit de sa ville d’adoption, mais ça aurait été trop égoïste de ma part de garder pour moi les merveilles de Montréal. Considérée comme la ville la plus européenne d’Amérique du Nord, Montréal est devenue le repère de beaucoup de français ces dernières années. Pourtant, coté street-art, elle est un peu à l’image de Berlin : un musée à ciel ouvert,où même après avoir arpenté les mêmes rues tous les jours, vous y découvrez toujours quelque chose de nouveau. La ville est tellement riche en manifestations urbaines que j’aurais pu vous faire une carte « tour guidé » … de toute façon il aurait fallu l’updater toutes les semaines, j’ai donc rapidement abandonné l’idée.
Comme toujours pour découvrir les murs d’une ville, la meilleure chose est tout simplement de se laisser aller dans les rues sans trop savoir où on va. Sauf que lors que vous êtes dans une ville qui fait plus de trois fois la taille de Paris, mieux vaut savoir où on se dirige. Parmi ses 365 km2, il y a déjà des quartiers que l’on peut rayer de la liste « street-art », notamment l’ouest de l’île (car oui, Montréal est une île) qui se la joue plus « grosses maisons avec cours de tennis » que façades recouvertes de graffitis.
Plus pauvre, on retrouve surtout dans le quartier nord de Montréal des vandales qui ornent les tours d’immeubles. Bien qu’on puisse toujours trouver des traces d’art dans toute la ville, la majeure partie de la production se trouve à l’Est. Mes endroits préférés pour en prendre plein la vue (et pourquoi pas déguster un bagel au passage) sont concentrés autour des quartiers voisins que sont le Mile-end, le Plateau et Ville-Marie.
Très peu politisé, l’art présent dans les rues de Montréal se veut avant tout artistique, bien qu’il nous arrive de tomber sur un graffiti à message écologique ou révolutionnaire.Contrairement à Toronto, il n’y a pas de rue à proprement parler qui accueille plus de fresques qu’une autre. Cependant, si vous êtes de passage pour seulement quelques jours, je vous conseille d’entourer sur votre plan les petites rues allant de l’Avenue du Parc à Papineau. Partez du Mile-end pour regagner les grandes artères du plateau comme la rue Rachel, Saint-Denis, l’Avenue Mont-Royal et le Boulevard Saint Laurent, qui sont des incontournables pour voir de gigantesques fresques multicolores. Mon seul regret ? On trouve très peu d’œuvres réalisés au pochoir.
A ne pas louper: Une superbe fresque à l’angle Des pins/ Saint Laurent, qui vente les mérites de la « Main », la rue la plus connue et la plus vivante du bas plateau, dans une ambiance « époque industrielle » qui se marie parfaitement aux murs de briques rouges de la ville. Tant que vous êtes sur Saint-Laurent, descendez vers Berri/Uqam où on retrouve encore quelques vestiges de l’historique grève étudiante.
A surveillez de près, les quartiers du Sud-Ouest comme Verdun et Griffintown qui, avec leurs loyers abordables, commencent à accueillir une population assez jeune qui envahit les lieux avec sa culture pop-urbaine.