Toronto : le street-art made in Canada

vendredi 4 janvier 2013, par Marine Cagniet.

 

1980 – Paris, Etats-Unis, Londres, Berlin : une nouvelle génération d’artistes, éduqués à coup de pub, de télévision et fortement influencés par l’univers pop-art, envahissent les rues des plus grandes villes d’Occident à coup de pochoirs, de collages et autres bombes aérosols. 2013 – A l’heure où le street-art sort de son image de vandale et s’institutionnalise dans les plus grands musées d’art, les rues de ces villes sont plus que jamais porteuses de résistance pour certains, d’auto-promotions pour les autres. Peu importe le message de l’artiste, on voulu vous faire voyager à travers les rues des plus grandes villes du monde.

 

« Le graffiti n’est pas le parent pauvre de l’art. Certes, il faut se faufiler dans la nuit et mentir à sa mère, mais à part ça, c’est l’expression artistique la plus honnête qui soit. Il n’est pas élitiste, ni branché, il se donne à voir sur les plus beaux murs qu’une ville ait à offrir, et le prix d’entrée ne rebute personne. » – Banksy

 

Avec ses buildings abritant les plus grosses banques du pays, son aéroport qui vous dépose à cinq minutes du centre-ville, son melting pot, Toronto mérite bien son rang de première ville du Canada, devançant alors la capitale du pays. Avec une ville qui représente six fois la taille de Paris, on s’attend à trouver de l’art à chaque coin de rues. Pourtant, le coté conservateur de la ville semble réfréner l’expansion de l’art sur ses murs, même le vandale se fait rare.

Bien sûr, pendant qu’on se balade dans la ville, il nous arrive de tomber sur quelques oeuvres, principalement réalisées à l’aérosol. Comme partout, certains quartiers se distinguent, dans l’ancien quartier Distillery District, nouvellement bobo; quelques pièces subsistent entre la construction de nouveaux restaurants chics et des lofts. Le centre-ville étant à plus de 50% en architecture de verre, il faut sortir du Downtown pour trouver quelques perles. Chinatown offre des fresques assez incroyables. Les vieilles boutiques sur King, Queen et Dundas Street, constituent aussi souvent le lieu de prédilection des artistes torontois. Mais c’est dans une petite rue, un peu sombre et plutôt flippante la nuit que se trouve le paradis des amoureux de la street-culture.

DSC_0026Entre Portland Street et Spadina Avenue, on trouve Rush Lane, connue sous le nom de « Graffiti alley » : tous les murs de cette ruelle sont recouverts de fresques et graff, où les artistes peuvent s’exprimer en toute légalité. Des visites commentées sont même offertes aux touristes qui voudraient en savoir plus sur cette fameuse allée. Autant vous dire, qu’en se baladant entre ces murs compléments recouverts, on se sent tout petit, complètement submergés par l’art, et ça fait du bien.
Difficile de préférer une oeuvre à une autre, tellement elles diffèrent par le style, la pratique ou encore le message, mais celle qui m’a le plus impressionnée est sans nul doute, sur ce bâtiment dont deux façades étaient entièrement recouvertes par la représentation d’un océan multicolore. Pas un seul centimètre du mur, en dehors des vitres n’était pas peint. J’aurai aimé voir l’artiste en plein travail, quand on voit le résultat on se dit que la réalisation du mur a du être impressionnante elle aussi.

Même si la ville de Toronto ne rivalise pas encore avec Londres ou Berlin, il y a fort à parier que dans quelques années, sa scène street-art jouera dans la cours des grands!

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