En 24 heures, tout s’écroule. Alors qu’on pensait le monde de la musique plus unifié que jamais, un virus a semble-t-il contaminé l’industrie en l’espace d’une journée (et d’une nuit) lourde en tension. Une chose est plus certaine que jamais : les rappeurs n’ont vraiment pas d’humour, ni de maturité. Récapitulatif des différents crêpages de chignon interposés de ce début de semaine.
On sentait bien une odeur de poudre depuis un bon petit bout de temps entre Ghostface Killah et Action Bronson. Et forcément, ça a pété. Invité sur le plateau de Sportsnation, on a encore fait remarquer à Bronsolino que son timbre et son flow se rapprochaient de celui du rappeur du Wu-Tang. « Quoiqu’il se passe il y aura toujours des comparaisons, s’explique Bronson. Je suis content d’être comparé à l’un des meilleur. » Poursuit-il très respectueusement. Mais un peu plus loin dans l’interview, peut être agacé, celui-ci exprime sa différence: « Il ne rappe plus comme ça, en étant tout à fait honnête. »
SHOTS FIRED!!! Rapper Action Bronson Takes SHOTS At Ghostface . . . He BASICALLY Called Out The LEGENDARY Wu Tang Artist . . . Said He’s BETTER THAN THE GOD!!! (Wow . . . Dude Got SOME Nerve??)
Posted by Mediatakeout on Saturday, July 11, 2015
C’est surement cette dernière frasque que n’a pas du tout apprécié GFK qui n’a pas hésité à sortir une vidéo de six minutes, ridicule au possible, pour clasher le cook. Dans son monologue, il s’en prend violemment à celui qui « n’aura jamais son niveau d’écriture« , selon lui. C’en était donc de trop pour Ironman : « Je t’ai laissé un moment de grâce. Qui t’a autorisé à sortir mon nom de ta putain de bouche ?! » Discours qu’il ponctue virulemment en menaçant de « bruler l’oiseau d’action Bronson« , référence au track « Bird on a Wire ». Même les sincères excuses de ce dernier n’y feront rien.
When ur wrong ur wrong and I was wrong. I apologized for the comments. I’ll always be a stand up human. Much love.
— MR. WONDERFUL (@ActionBronson) 20 Juillet 2015
If only more people apologized when they knew they were wrong. — MR. WONDERFUL (@ActionBronson) 20 Juillet 2015
I don’t do problems I do Wine, Cheese, Massages etc. — MR. WONDERFUL (@ActionBronson) 20 Juillet 2015
Everyone says things they regret. I respect my elders and the forefathers of this art. Once again, I’m sorry.
— MR. WONDERFUL (@ActionBronson) 20 Juillet 2015
I never knew until yesterday how many people want me to die and leave my children fatherless for nothing. Excuse me for their entertainment — MR. WONDERFUL (@ActionBronson) 21 Juillet 2015
Azaelia Banks rentre dans la danse
Et c’est à ce moment là qu’intervient Azaelia Banks. Plus présente dans les clashs que dans les bacs, la rappeuse new yorkaise s’engouffre dans la brèche, remettant de l’huile sur le feu rappelant son beef avec lui l’an dernier. « Rappelez vous quand Action Bronson ouvrait sa bouche pour m’insulter, maintenant il se cache derrière sa mère. » Tweet qu’elle fait suivre par un autre dans lequel elle exprime, poliment, souhaiter voir Bronson se faire dérouiller.
Fucking fat slob. I want to see him get fucked up SO badly…
— AZEALIA BANKS (@AZEALIABANKS) 21 Juillet 2015
Après quoi elle nous fait du grand Azaelia Banks, rappelant qu’il n’ y aurait pas les mêmes conséquences si c’était une femme blanche qui se faisait traiter de la sorte. On aimerait l’entendre plus sur des beats, à défauts de quoi elle est horripilante sur Twitter. Oh, wait : la rappeuse en profite pour sortir son dernier clip, « Ice Princess ». Pas folle la guêpe qui attire les spotlights sur sa ganache avant de balancer son actu…
Miss Banks est loin d’être la seule gonz’ du game à faire parler d’elle. Entre Nicki Minaj et Taylor Swift, l’ambiance était tout aussi électrique hier soir. Vexée de ne pas être nommée dans la catégorie Clip de l’année, Nicki a estimé que si sa vidéo – « Feeling Myself » avec Beyoncé – avait mis en scène « des femmes très minces », tout aurait été plus simple. Pas contente, Taylor lui a fait savoir ce qu’elle en pensait : « Je n’ai fait que t’aimer et te soutenir. Ça ne te ressemble pas de monter les femmes les unes contre les autres. » Sur ce, Nicki en a profité pour balancer la carte du racisme. « Les femmes noires influencent tellement la pop culture, et elles sont rarement récompensées pour ça », a-t-elle déploré, avant d’en remettre une couche pour Taylor Swift : « Hein ? Tu ne dois pas lire mes tweets. Je n’ai pas dit un mot à ton sujet. Je t’aime tout autant. Mais tu devrais parler un peu de ça ». Après une petite attaque bien sentie contre les « tactiques » des « médias blancs » et une invitation sur scène lancée par Tay Tay, c’est finalement Nicki qui a eu le dernier mot. « Taylor a enlevé sa musique de Spotify et a été applaudie. On a lancé Tidal, et on nous traine dans la boue. » Si vous avez suivi cette embrouille sans détourner votre attention, c’est que vous regardez trop de télénovelas brésiliennes.
Si ça ne suffisait pas, c’est au tour de Meek Mill de péter une durite. Le rappeur ne semble pas satisfait de sa collaboration avec Drake sur le track « R.I.C.O », au point de balancer carrément que Drake n’écrit pas ses textes… et que si il avait su ça avant, Meek aurait carrément viré le verse de Drizzy de son album. Vrais gars font vraies choses quoi.
Stop comparing drake to me too…. He don’t write his own raps! That’s why he ain’t tweet my album because we found out! 😁 — Meek Mill (@MeekMill) 22 Juillet 2015
He ain’t even write that verse on my album and if I woulda knew I woulda took it off my album….. I don’t trick my fans! Lol
— Meek Mill (@MeekMill) 22 Juillet 2015
Cette loghorrée haineuse aura suffi pour faire parler la poudre de la twittosphère, au point de faire du hashtag #MeekMillBeLike, tournant en dérision les suspections du rappeur, le trend de la journée. Allez, on fait savourer le meilleur selon nous…
Meek mill be like Jordan don’t even make his own Jordan’s pic.twitter.com/KDIoxSJnYV — Shawnyboy (@YoBoyNiQs) 22 Juillet 2015
D’ailleurs en parlant de His Airness… On aurait pu finir sur le clash opposant Shaq et Scottie Pippen, mais on préfère se reposer et en garder sous le coude. Après tout, la canicule bat son plein, et on dirait que les esprits n’ont pas fini de s’échauffer. D’ici là, vous pouvez toujours lancer un crowdfunding pour offrir un peu de second degré à tous ces artistes.
Contributeurs : Julie Green, Olivier Cheravola