2015. Quelle grande année pour le rap et la musique en général. Puisqu'on en voit bientôt le bout, on a décidé de débriefer cette année folle à l'aide d'une sélection de bilans et d'analyses. La crème de la crème qu'on vous présentera au fil des jours qui nous séparent de janvier, comme un calendrier de l'avent ne contenant que des pépites de l'année passée. Après avoir conclu en grande pompe nos bilans 2015 avec les 15 tracks de l'année, on enclenche le fast forward vers le tur-fu pour vous présenter les 16 choses qu'on aimerait voir en 2016.
Autant l'admettre, 2015 nous aura malmené autant que Stephen Curry violente ses adversaires NBA. Ce début de siècle prend des airs inquiétants de game over, et pour reprendre le poète, il y a parfois de quoi se pendre avec son fil d'actualités FaceBook. A croire qu'entre déliquescence et espoir d'un avenir meilleur, les humains s'accrochent aux branches comme des bonobos de fin de race.
De notre côté, c'est entre autre la musique qui nous fait tenir debout. Et comme on a beaucoup d'imagination, on préfèrera toujours positiver. 2015 aura été l'une des années les plus fastes du rap, elle rivalise sans peine avec le foisonnement de sa consoeur 1995. Parce qu'on s'attend à être surpris(e)s encore et encore, on vous propose donc d'enfoncer la touche "Fast Forward". Et de découvrir en avance rapide ce que 2016 pourrait nous offrir de plus réconfortant.
La comédie musicale « Dr. Octagon » de Kool Keith
Le rap est un genre de plus en plus ouvert. Les horizons du hip-hop n’ont jamais été aussi larges qu’en 2016. Parfait timing pour Kool Keith d’interpréter son personnage fou Dr. Octagon dans une comédie musicale qui donnerait finalement un petit lifting à un genre désuet et soufflerait à l’occasion, les vingt bougies d’un album culte, pourquoi pas dans l’esprit d’un « Captain Murphy » de Flying Lotus.
L’extinction de voix de Yann Moix
On a fait un rêve : que Martin Luther King soit encore vivant et que lui-même fasse un rêve. Ce rêve lui aurait inspiré un discours, et ce discours aurait débuté comme cela : « J’ai fait un rêve ! Ce premier rêve s’est réalisé : nous sommes tous égaux. Noir, blanc, jaune, vert, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Maintenant mes amis je vous le dis j’ai fait un nouveau rêve ! Ce nouveau rêve concerne le seul problème encore persistant dans notre belle vie que nous appelons utopie, ce problème c’est Yann Moix. Oui mes amis, j’ai rêvé que Yann Moix se taisait, j’ai rêvé qu’il n’ouvrait plus jamais sa bouche dès que le sujet sur lequel on l’interrogeait était le rap.“ 7 : 77 AM, le réveil sonne, et malheureusement tout ça n’était qu’un rêve. Martin Luther King n’est plus de ce monde et Yann Moix s’essaye toujours à des exercices stylistiques sans fond dans ONPC afin de se convaincre qu’il est un bon écrivain.
L’album commun entre J-Cole et Kendrick Lamar
Parce qu’une rencontre au sommet entre les deux artistes nous ramènerait plus de lumière dans ce rap-jeu. Souvenez vous de Gomes et Tavares Kanye West et Jay-Z. Que donnerait une rencontre entre le MC qui descend dans les rues de Ferguson, j’ai nommé J.Cole et le MC validé par Mister Obama himself, aka Kendrick Lamar ? Et bien c’est tout ce que nous souhaitons voir en 2016. Des 16 mesures en pagaille sur un même projet. Même un titre sur leurs coiffeurs respectifs s’il le faut. Et puis la rencontre a déja eu lieu, il n’y qu’a pousser la balle au fond des filets. On est même prêts à embaucher Yann Moix si cet album voit le jour.
LE Retour du rap conscient
On se dit des fois que le rap français est schizo. Ecartelé entre deux postures, celle du gangster bas du front ou du grand frère relou, tel un JCVD risquant à tout moment la rupture d’adducteurs. Pour être honnête, on déteste le terme « rap conscient » qui sous-entend qu’un autre rap serait quand à lui resté dans le coma. Mais, même si on a depuis longtemps abandonné l’idée d’attendre du rap une quelconque élévation, on aimerait plus de morceaux qui nous tirent vers le haut. Un rap « conscient de ses limites », en somme.