K-Ly est un mec vraiment SURL. Charismatique, doué, stylé. Un artiste aussi à l’aise avec un Mic dans la main qu’un crayon pour dessiner. Rappeur, graphiste, styliste, bref un talent aux multiples facettes qui ne souhaite pas se limiter à un seul domaine. A l’occasion du lancement de sa dernière mixtape gratuite (à télécharger ici), et en attendant l’album, la rencontre avec le mag’ devenait impérative. L’interview promettait d’être culte. C’est le cas. K-Ly débarque chez vous, main sur le cœur et Air Yeezy aux pieds. Dévorez cet entretien.
SURL : Tu es notre première interview. C’est ton baptême du feu à toi aussi ?
K-LY : Non, j’en ai déjà fait quelques unes auparavant.
S : T’es rôdé alors ?
K : Pas autant qu’on le croit. J’en ai fait quelques unes, notamment pour we are the mascotte, le mensuel de ma ville d’origine (Epinay-sur-Seine represent), ou encore après quelques scènes. C’est souvent là qu’on m’attrape, les gens connaissent pas au début. Comme le show se démarque, ils s’intéressent et veulent savoir qui je suis ou ce que je fais.
S : Ton blaze vient d’où ?
K : De mon vrai prénom Caly, j’ai juste modifié l’orthographe, sans me prendre la tête. De là sont venus quelques jeux de mots : « k-Lyté », « k-Ly Calienté », etc…
S : T’as commencé quand le rap ?
K : A 16 ans, dans la chambre d’un pote comme beaucoup de gens. J’étais parti pour jouer à PES mais j’ai pris une sacrée tollée ! Mon pote avait du matériel, il enregistrait depuis quelques temps. J’ai testé, c’était pas terrible au début, mais quelques personnes suivaient. Le Lundi, c’était rendez-vous après le lycée pour taffer. J’ai travaillé, j’ai évolué et fait du chemin…
S : Puis tu as basculé sur Internet… :
K : Effectivement, j’aime beaucoup l’outil Internet. J’avais créé mon blog, je mettais des liens, les gens écoutaient. Jusqu’au titre que j’avais fait avec un ami, intitulé « Phase technique », qui a explosé et connu beaucoup de retours positifs. Les vraies propositions sont arrivées ensuite.
S : D’ailleurs ton clip «Hip Hop», une vidéo très professionnelle et réussie, a bien tourné sur Dailymotion, dépassant les 36 000 vues. Premier grand succès ?
K : Ouais, premier succès peut-être ! Le clip a été réalisé par un ami qui étudie en école de cinéma, donc j’ai eu de la chance concernant la qualité du rendu. Au fil du temps, j’ai pu faire évoluer notre travail comme je le souhaitais. J’ai aussi enregistré un album, qui sortira au format numérique vers la rentrée : « Game Over Vol 2 » dont ce titre est tiré. Entre temps j’ai enregistré la « K-ly Mixtape » gratuite, qui tourne bien, notamment le titre « Evasion » qui est diffusé dans des boîtes en Suisse. On a voulu se démarquer, faire un pont avec l’électro avec ce son.
S : Tes influences musicales ?
K : En France, Disiz la Peste principalement, j’ai toujours adoré son style et son écriture, l’aura qu’il dégage. Au niveau international, j’écoute beaucoup N.E.R.D., des tueurs musicaux. Kanye West est une autre grosse référence, et plus récemment Kid Cudi, que j’avais découvert sur le Net dès 2007 avec « Down & Out ». J’ai accroché tout de suite à son mélange rap et chant. Sinon je suis un fan du « Blueprint » premier du nom, ainsi que du génial « Food & Liquor » de Lupe Fiasco.
« Aujourd’hui beaucoup de gens ont une mauvaise image du hip-hop. »
S : Je qualifierai ton rap « d’optimiste », qui se démarque d’un rap généralement assez sombre.
K : J’aime bien faire du hip-hop, mais ouvert à tout le monde et pas seulement aux amateurs. Aujourd’hui beaucoup de gens ont une mauvaise image du hip-hop. Un de mes gros titres, qui caractérise mon esprit, s’intitule « Peace ». J’essaie de toujours voir le côté positif au lieu de me plaindre, même si j’ai aussi connu de sombres périodes et vécu des évènements assez trash . J’ai tendance à relativiser. Comme je disais dans un de mes titres, « j’me plains pas, je vis en France et pas en Irak ». Il y a toujours pire ailleurs, donc pourquoi se plaindre… Regarde, il fait beau, c’est l’été et on sirote un Coca sur une terrasse !
S : Tu te rapproches vraiment d’un style US, que ça soit dans les sonorités ou dans tes lyrics, alternant entre ton quotidien d’étudiant et des sujets plus sérieux, à la Asher Roth par exemple.
K : Je suis totalement d’accord. Mon influence vient principalement de l’autre côté de l’Atlantique. Petit, j’écoutais Jay-Z, Notorious BIG, le Wu-Tang, etc… Au-delà du message, je trouvais que musicalement un fossé séparait les US de la France. Certain diront que c’est un cliché, mais pour moi on a vraiment dix ans de retard ! L’auto-tune par exemple, tout le monde l’utilise aujourd’hui, mais aux States ils l’utilisaient en 1996 avec « California Love »!
« J’ai des sons que j’ai vraiment voulu bosser en auto-tune, aller parfois dans un délire à la Daft Punk. »
S : Tu me fais une transition parfaite : toi aussi tu as fait appel à l’auto-tune sur quelques morceaux. Simple effet de mode ou démarche réfléchie ?
K : En réalité, je souhaitais chanter sur certains sons. Malheureusement je n’ai pas la voix de Ne-yo, donc ça passait mieux avec l’outil. Maintenant, j’ai des sons que j’ai vraiment voulu bosser en auto-tune, jouer sur la saturation de la voix, aller parfois dans un délire à la Daft Punk. J’essaie d’utiliser d’autres effets, à l’image des « Feux de l’humour » ou j’utilise un effet phaser, comme si la voix sortait d’un aquarium sous l’eau.
S : T’es pas d’accord avec Jay-Z alors ?
K : Il dit que c’est la mort de l’auto-tune, tant mieux pour lui mais ça ne va pas m’empêcher de m’en servir si j’en ressens le besoin. Maintenant, comme beaucoup l’utilisent, j’y fais de moins en moins appel. Mais ça ne me dérange pas. Si je peux m’en passer, je m’en passe, mais si je trouve qu’il manque quelque chose, je l’utilise.
S : Tu fais parti d’un collectif, FurD, tu peux nous en parler ?
K : Le crew date de 2008, il est composé de cinq personnes. Lorsqu’on a remarqué qu’on avait un petit buzz, avec des potes on a eu l’idée de monter ce collectif. Plutôt que de bosser chacun de son côté, on s’est dit qu’à plusieurs c’est mieux pour avancer. De là on a tourné notre premier clip, « Hip-Hop », qui met bien en avant notre univers. On insulte pas les forces de l’ordre, on relate notre quotidien, nos soirées, notre vie. On aime bien jouer sur les clichés également. Dans chaque son, on essaie d’innover, d’amener un nouveau truc. C’est ça l’esprit FurD.
S : Côté productions, tu as des références ?
K : J’ai eu l’opportunité de bosser avec des bons producteurs et compositeurs tels que Nino (producteur pour Kery James et la Mafia K1fry entre autres), ou Tyler Bany du collectif Purple Haze (« Molotov 4 » de Sefyu), et d’autres producteurs américains qui ont produit pour du beau monde.
S : Un meilleur souvenir d’artiste ?
K : J’en ai déjà quelques uns. Notamment un « Open Mic » lors d’un showcase parisien de l’équipe de La Fouine. Ma première vraie expérience de scène avec ses aléas et un public en feu. Puis ma rencontre avec Youssoupha dans un studio parisien, qui a vraiment adhéré à ma musique, à ma grande surprise. Il s’est sincèrement intéressé, j’ai même fait une vidéo avec lui. Dernièrement, j’ai aussi pu rencontrer Larsen ou encore Sully Sefil.
S: « MC K-Ly c’est mon blaze, au-delà du MC y’a le man ». Derrière K-Ly le rappeur on trouve donc K-Ly l’Homme. Que fait-il ?
K : Etudiant, je passe en troisième année de licence en art et technologie de l’image. Des compétences qui m’aident au quotidien. Je passe beaucoup de temps à réaliser des vêtements, dont des tee-shirts qui se sont biens vendus en magasins. La marque se nomme Eizoo, avis aux amateurs. C’est un dérivé du mot Eizou, qui signifie réflexion / image en japonais. Je devrais d’ailleurs m’associer avec des grands noms très prochainement, mais je ne peux pas en dévoiler plus pour l’instant…
S : Des marques de sappes favorites ?
K : J’adore Alife, ainsi que les créations d’un ami : la marque Graphik Cube qui est vraiment excellente ! Je kiffe les sneakers, Alife encore, mais aussi Nike ou Jordan. Plus généralement, j’essaie de ne pas me limiter à un seul style, de piocher un peu partout. Puis ma marque aussi, normal !
S : T’es un véritable beau gosse, tes photos sur Facebook en témoignent. Question de nos lectrices : es-tu un cœur à prendre ?
K : Non, actuellement j’ai une copine. Sinon pour l’anecdote, le titre «Les feux de l’humour » s’inspire d’une histoire vraie, que j’ai vécue par le passé.
S : Pour conclure, que peut-on te souhaiter en 2010 ?
K : Que mes projets se concrétisent, j’ai un nombre conséquent de futures scènes dans toute la France, une tournée en prévision, et évidemment la sortie réussie de l’album « Game Over Vol. 2 » prévue aux alentours de la rentrée. Puis de revenir prendre la température sur SURL ;)
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Le blog officiel de K-LY
Le myspace de sa marque Eizoo
Le clip de son single « Hip-Hop »