Au bout de la performance. Salle plongée dans le noir, sueur sur le front et maillot de la Côte d’Ivoire sur l’épaule, Kaaris achève son public du soir. 12ème round, dernier uppercut d’un assaut d’une heure trente où K2A aura tout sauf fait dans la dentelle. « Sevrak » pour donner le coup de grâce, en toute logique. Un large sourire, un dernier merci et Thalsadoum s’en est allé. Ce samedi 11 avril, au Ninkasi Kao, à Lyon, le rappeur a mis tout le monde d’accord.
La scène, son ring de boxe. Initialement prévu à 20h30, le porte-drapeau de Sevran débarque en backstage juste avant 21h. Il nous sert la main, monte deux petites minutes en loge et débarque comme une furie sur les planches du Kao. Jamais cette salle de concert n’aura si bien porté son nom. Son de cloche, début de la démonstration : « Kadirov » en guise de salut, « Comme Gucci Mane » pour donner le ton de la soirée. Les sceptiques – il y en avait – ne peuvent retenir leur hochement de tête bien longtemps. Tous succombent.
La salle est cosmopolite, les générations se mélangent. Tous sont bluffés par l’énergie d’un Kaaris encore meilleur sur scène qu’il ne l’était il y a deux ans. La démonstration est totale : via un habile mélange des morceaux phares de ses différents projets, l’homme aux quatre cuisses satisfait l’ensemble de son audience du soir et ne laisse rien au hasard. Tout le monde en prend pour son grade, les punchs s’enchainent avec une violence rare. Le rappeur a une maitrise totale de son set et semble prendre autant de plaisir qu’un gamin extraverti un jour de fête foraine.
Le débat est lancé : qui, sur scène, est à ce niveau en France ? Notre vidéo, en cours de montage, a de quoi vous convaincre.