Keith Richards serait-il un avide lecteur de SURL ? La question semble légitime puisque l’imprévisible guitariste des Rolling Stones est monté au créneau vendredi pour dénoncer ce qu’il considère être la médiocrité musicale du rap dans son ensemble. Vendredi, soit trois petits jours après qu’un article maison a rapproché le groupe aux lèvres écarlates et le hip-hop, par le biais de l’une de leurs inspirations communes, BB King. « Ce que le rap a fait de façon remarquable, c’est de montrer à quel point il y a des gens qui n’ont pas d’oreille dans le monde », a-t-il déclaré, l’adjectif valant apparemment pour chaque personne ayant écouté de près ou de loin une galette de rap. Doté d’un sens de la synthèse inédit, il a par ailleurs ajouté : « Tout ce dont ils ont besoin, c’est un rythme de batterie et de quelqu’un qui beugle par dessus, et tout le monde est content. »
Ces remarques pourraient avoir un minimum de crédibilité de la part d’un musicien révéré – après tout, tout le monde n’aime pas le rap et chacun fait bien ce qu’il lui plaît – si elles ne faisaient pas suite à une flopée de déclarations à peine moins outrancières. Morceaux choisis : Richards avait qualifié Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band (sacré à plusieurs reprises meilleur album de l’histoire par le magazine Rolling Stone) une compilation « d’âneries ». Oh, et les groupes Metallica et Black Sabbath sont, selon le papy de 71 ans, de « vastes blagues », assurant qu’il ne les avait jamais pris au sérieux. S’il pouvait aussi se fendre d’une pique ou deux sur l’état actuel des Stones, on rigolerait enfin un bon coup.
Mais à tout seigneur, tout honneur. On laissera donc le mot de la fin à Keith lui-même, avec une citation plaquée or qui ressemble à s’y méprendre à une épitaphe gravée dans le marbre : « Le rap – tellement de mots, si peu de choses à dire. » La messe est dite.
Update : Lupe Fiasco a répondu à Keith Richards sur sa page Facebook.