Fini les angoisses, fini l’impression de passer à côté de pépites que tu n’as pas eu le temps de mettre dans ton smartphone. Fini ce sentiment de dégoût de toi-même quand tu réalises que tu n’as même pas prêté une demi-oreille à certains projets majeurs sortis dans le mois. Parallèlement à tes Assedic, juste avant le versement de tes APL, on demandera désormais à un (bon) DJ de te concocter un vrai mix récapitulatif des joyaux du mois.
« C’est le 5 du mois et j’attends mon RSA. »
C’est un ami DJ lyonnais, dont je tairais ici le nom, qui me fournit gracieusement cette intro. Parce que cette phrase, lâchée par une des fines gâchettes du hip-hop hexagonal entre deux sirotages d’un cocktail honteusement onéreux, sied plus que bien à l’esprit de nos tapes mensuelles. Et peut être aussi à celui d’une génération. Voire deux.
Quand tracasseries pécuniaires se battent en duel avec une volonté infinie de se rassasier. Jusqu’à plus soif. Ce grand écart paradoxal entre besoin de consommation et conjoncture économique. Jouir de la vie à s’en péter les adducteurs. Un peu comme Manuel Valls se vantant sur la Croisette du succès du cinéma hexagonal, alors que les deux films plébiscités à Cannes – Deephan et La Loi du marché – évoquent une France qui a du mal à joindre les deux bouts. Ou quand Agnès Saal, patronne de l’INA réputée pour ses notes de frais pharaoniques finit avec une place en or au Ministère de la Culture. Une France en grand écart, oui.
Alors pour cette troisième édition de nos mixtapes mensuelles, on est allés voir le taulier DJ Duke, platiniste du légendaire groupe Assassin, avec comme mot d’ordre « fais toi plaisir« . Le résultat : un mix parfait des pépites rapologiques du mois de mai, qui glisse dans ton conduit auditif comme une rondelle de citron sur un Ginger Mule. Et ça serait vraiment con d’attendre le 10 du mois pour la découvrir, puisqu’on te l’offre en téléchargement gratuit. C’est le patron qui régale. #MayTheForceBeWithYou