On en causait ici il y a seulement deux jours et voilà que sans plus tarder Indigoism pointe le bout de son nez sur Datpiff. Un premier projet sorti sous la houlette de Brainfeeder pour les membres de la « Beast Coast » (Joey Bada$$ et le Pro Era Crew etc.) qui ont ainsi préféré s’exporter à LA plutôt que signer dans leur New York natal. La rivalité Est – Ouest c’est plus ce que c’était.
Les Underachievers ? C’est leur producteur qui en parle le mieux:
« A friend sent over one of their videos. The first song I heard – ‘Gold Soul Theory’ – was perfect. I heard it and I didn’t even have to hear a second song. I couldn’t figure out why these kids weren’t killing it right now. It blew me away how professional everything was, but also how forward thinking and spiritually minded these young kids were. It just made complete sense. Within the first 20 seconds I was pretty sure I was going to try to sign them. I never get that feeling. » – Flying Lotus
Malgré un visuel pas folichon (graphistes de tout poil, prière de laisser la police d’Angry Birds tranquille) mais finalement en accord avec le côté raw du truc, le duo livre une cassette de haut vol. Tu y retrouveras les titres distillés sur leur chaîne Youtube au cours des derniers mois accompagnés d’une flopée d’inédits. Le tout est d’une cohérence redoutable: Pas de gros bangers criards et racoleurs, rien que des vocaux énergiques sur des prods tantôt planantes (The Mahdi) tantôt nerveuses (Herb Shuttles, T.A.D.E.D). On sent une forte inspiration du Hip Hop des 90’s sans pour autant que le binôme revendique comme blaze l’année de la défaite de Balladur au premier tour des présidentielles, et ça c’est plutôt rafraîchissant. Reste à saluer le travail des beatmakers Mr. Bristol, Rich Flyer et tous les autres. Ils sont pour beaucoup dans la qualité du projet, fournissant un écrin de choix aux flows bruts des UA.
À respectivement 21 et 22 ans, AK et Issah Dash entament leur carrière avec panache: plus de 2,5 millions de vues cumulées sur leurs clips, une mixtape remarquable et déjà quelques scènes avec Kendrick Lamar. On leur souhaite une ascension fulgurante à l’instar de ce dernier, passé du statut de rookie à poids lourd de la scène mondiale en peu de temps et sans perdre une goutte de son mojo en route. Néanmoins, le passage d’une cassette prometteuse à un 1er album réussi s’avère être une transition casse-gueule bien que sine qua non sur le sentier tortueux vers la fame, les gros cachets et les bad bitches. Surl suivra la suite du parcours des UA d’un oeil, mais surtout d’une oreille, alertes. D’ici là, tu peux faire tourner allégrement Indigoism dans ton laptop ou ta gova. C’est gratuit, c’est permis et c’est même recommandé. Pas mal pour des mecs qui, il y a neuf mois encore, n’envisageait pas du tout d’être dans le rap game, non ?
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