« J’suis dans une faille temporelle, j’mets des jogging depuis trois piges. » Ne cherchez pas chez Népal une quelconque volonté de coller aux tendances du moment. Pourtant le jeune rappeur parisien fournit un taf d’orfèvre depuis quelques mois jusqu’à sortir récemment un très bon opus sobrement intitulé 444 Nuits. Et s’il s’évertue à nous convaincre qu’il n’a « rien de spécial » dans son dernier clip, on peut dire que sa fausse modestie n’aura pas d’emprise sur l’auditeur.
Une voix posée, un flow et des textes précis qui méritent plus d’une écoute, le rap du sparring partner de Sir Doums a pour le coup quelque chose de spécial qu’on a plaisir à découvrir à travers ses pérégrinations urbaines dans un Tokyo impersonnel. À la manière d’un Gus Van Sant, la caméra s’emploie à suivre le rappeur de dos, comme pour faire écho aux précédents clips de Népal. Et pourtant, c’est peu se mouiller que de dire que le jeune homme est sans doute l’un des visages sur qui compter dans les prochaines années. On vous aura prévenu.