Vous l'avez vu au cours de la semaine : cette fin d'année a été l'occasion pour SURL de claquer une double bise à 2016 avant de lui planter un couteau dans le dos, afin d'ouvrir les bras à une année 2017 que l'on espère moins lourde à supporter. Après la sélection de nos meilleurs punchlines, tracks et albums de l'année, tout en honorant les classiques devenus vingtenaires cette année, c'est désormais vers l'avenir que nos oreilles se tournent. Voici les 17 visages, connus ou pas, sur lesquels nous miserions les yeux fermés pour tout rafler en 2017.
En 2016, le rap est omniprésent dans toutes les villes du monde entier. Et ce n'est pas ton cousin de Clermont-Ferrand qui essaye de percer depuis des années dans le rap conscient qui nous contre dira. Aussi, il devient de plus en dur de se jouer les dénicheurs de talents, au vu de la profusion d'artistes émergeants, se passant souvent de supports de com usuels pour prendre le game par surprise. Face à ça, deux positions s'offrent à nous en tant que média. Soit on attend que le vent tourne un peu, quitte à jouer les girouettes et se ruer au dernier moment sur l'artiste qui explose avec la célérité d'un Télérama découvrant PNL deux ans trop tard, ou alors se prendre pour les voyantes du game. On ne vous cache pas que l'on adore jouer avec nos grosses boules de cristal.
Pour ne pas que tu t'en veuilles d'être passé à coté de la nouvelle Beyoncé, on a savamment détecté dans nos radars, aidés d'algorithmes dignes de la NASA et d'un flair que nous envient les chiens renifleurs de la douane colombienne, les jeunes pousses, rookies et stars en devenir qu'on espère voir tout défoncer en 2017. Comme nous l'avions fait l'année dernière. Tu pourras toujours dire à tes potes "je préférais quand ils étaient pas connus" en te vantant de les avoir découvert bien avant tout le monde, on ne t'en voudra pas. L'histoire dira si nous faisons de bons sélectionneurs, en attendant, Guy Roux n'a qu'à bien se tenir !
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Nevelle Viracocha (ALABAMA)
Nevelle Viracocha, par son timbre vocal et sa façon de rapper, est parfois comparé à André 3000. Conscients qu’un certain nombre de lecteurs vient de nous quitter pour foncer sur son Soundcloud à la seule lecture de ces mots, nous pousserons malgré tout l’exploration un peu plus loin. Nevelle a bougé aux quatre coins du monde dans sa jeunesse mais se revendique de l’Alabama. Il se réclame aussi bien de la Three 6 Mafia que d’Outkast. Il rappe, chante, produit, et déclare faire de « l’intergalactic Southern Music ». Tout ça constitue déjà un capital sympathie assez confortable. Son projet Eff/Pee/Ohh (aka F.P.O., for promo only) a créé quelques vagues passionnantes à surfer à sa sortie en Octobre. Sur cet EP, il montre déjà des flows bien affutés associés à une plume attachante et percutante – on pourrait, sans trop exagérer, extraire n’importe lequel de ses lyrics pour étayer ces propos. Mais il fait également étalage de belles qualités de songwriting, comme en témoigne le single clippé « On Me« . Nevelle est un nouveau talent comme il en émerge peu chaque année, de ceux qui provoquent la petite étincelle qui pourrait leur permettre de monter très haut. Distribué par Empire Distribution, rampe de lancement pour Anderson .Paak ou Freddie Gibbs (entre autres), il a déjà tapé dans l’oreille de ceux qui comptent. Pas de mensonge sur la marchandise, Eff/Pee/Ohh n’était qu’un apéritif avant le plat de résistance à venir en 2017. On a déjà réservé notre table.
The Outfit, TX (DALLAS)
Il faut forger pour être forgeron, et The Outfit, TX bat le fer depuis quelques années déjà. Précisément, 2012 et leur premier album Starships & Rockets : Cooly Fooly Space Age Funk, suite auquel ils vont commencer à se construite une certaine renommée locale dans leur fief texan. Mais on sent qu’il souffle en ce moment un vent qui pourrait leur faire gagner du terrain sur le plan (inter)national. Un déclic, à l’image de leur dernier projet Green Lights : Everythang Goin. Des tracks comme « Look Into My Eyes » ou « Precedent », fredonnés plus qu’ils ne sont chantés, pourraient leur ouvrir un public jusqu’ici peu au fait de leurs mélopées obscures. Sur une bonne partie de Green Lights, ils ont fait le choix astucieux de placer leur destin dans les mains de Stunt N Dozier. Le duo leur fournit des instrus dépouillées évoquant aussi bien la conquête spatiale qu’une conversation paranormale autour d’une table de Ouija. Pas de doute, leur musique est sombre comme le pétrole qui coule dans les veines du Texas. A eux trois, les lascars forment une sorte de Migos obscur et mélancolique, un trio qui porterait un poids trop lourd sur les épaules pour afficher l’exubérance tape-à-l’œil du trinôme d’Atlanta. A moins que cette moiteur ne vienne de la chaleur étouffante des étés texans. The Outfit, TX n’a en tout cas pas pris de coup de soleil sur la tête, une certaine clairvoyance dégoulinant de toutes parts, au détour d’une rime ou sur l’artwork marquant de l’opus Down By The Trinity par exemple. Leurs incantations n’attendent qu’une oreille à leur portée pour faire effet.
SOPICO (PARIS)
Sopico fait partie de la 75ème session, un crew parisien dont la notoriété devrait bientôt monter en flèche, aux côtés d’autres emcees prometteurs comme Népal ou Limsa. Comme tous les clans dignes de ce nom, il possède une base arrière bien établie, en l’occurrence le Dojo, leur studio d’enregistrement. Le projet que Sopico a sorti en juin, Mojo, recèle une beauté assez particulière, entre beats assez froids, mélodies éthérées et textes bien foutus, avec des références à Naruto ou aux Tortues Ninja. Si l’on creuse un peu plus dans ses productions passées, on découvre même qu’il peut rapper avec une simple gratte sèche comme support. C’est dire si le spectre de Sopico est large, on a hâte d’entendre la suite.
KAMAU (BROOKLYN)
Paris, le 1er décembre dernier. Kamau, artiste de Brooklyn, est discrètement programmé ce soir-là à La Maison Sage, à côté de la place de la République. Aucune réelle annonce ni promotion autour de l’événement n’ont été faites, mais nous sommes bien là avec une cinquantaine de personnes (à tout casser). Il faut dire qu’un an auparavant, quand nous étions tombés sur une incroyable cover du classique « Hey Ya » d’Outkast réalisée par Kamau, nous nous étions dit que le mec avait tout pour faire beaucoup de bruit dans les années à venir. Nous ne pouvions donc pas manquer ce rare passage en France. Et après l’avoir vu sur cette petite scène où personne ne l’attendait et avoir été ébloui par son énergie et son talent, nous nous sommes vraiment dit que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il se produise sur des planches bien plus larges. Car malgré la sortie de son premier EP A Gorgeous Fortune en juillet dernier et de très beaux clips pour l’accompagner, Kamau est resté assez confidentiel en 2016. Tout est relatif, mais quand on voit le génie du bonhomme, on ne peut que l’imaginer bien plus haut qu’il ne l’est actuellement. Surtout que cette année a vu grandir Anderson .Paak au rang de superstar, et que le rappeur/chanteur de Brooklyn a énormément de similitudes avec ce dernier. C’est soulful, c’est positif et ça fait beaucoup de bien.
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