9h30 Champs-Élysées, ce matin. Au 23 plus précisément. Après plus d’un an de travaux, la boutique Abercrombie & Fitch ouvrait officiellement ses portes à 10h.
A vrai dire, j’ai pas vraiment eu de mal à trouver tellement la foule était au rendez-vous. Près de 300 personnes étaient venues en masse, certaines attendaient même depuis 6h du matin !
En même temps Abercrombie Paris a magnifiquement géré sa campagne de communication autour de cet événement. Depuis plus d’une semaine, les mannequins de la marque avaient pour ordre de se poster chaque jour pendant quelques dizaines de minutes devant la boutique. Torse nu d’abord, jusqu’à ce que la police, criant à l’atteinte à la pudeur, refroidissent leurs hormones; c’est donc ensuite en chemise qu’une vingtaine d’hommes bodybuildés faisaient le show depuis lundi, devant l’immense portail du nouveau flagship parisien.
9h45. La tension commence à se ressentir dans la foule: « Nous sommes arrivés à 8h. On vient de Bruxelles et on est impatient de découvrir le magasin ! »
Mais d’ailleurs, où est-il ? Le portail est seulement orné d’une grande plaque métalisée mettant en avant le logo Abercrombie & Fitch, mais je ne vois pas de vitrine, seulement une allée sablée mystérieuse. « C’est la stratégie de la marque. Le client doit chercher la boutique pour prendre du plaisir. On ne la met pas en avant et c’est ce qui fait sa qualité. » me confie l’attaché de presse responsable de l’opération. Bien pensé.
9h55. Tout le monde les attendaient, les voila qui arrivent. Cinq mannequins font leur apparition derrière les grilles de la boutique et des cris -à la limite de l’orgasme- se font entendre. Il faut dire que ces messieurs sont plutôt beau gosses avec leur chemise à carreaux bleus. Du moins c’est ce que me confie une jeune fille. Et puis c’est une vingtaine de garçons, toujours avec la même chemise qui font leur apparition sur le toit du bâtiment. Et c’est un bis repetita qui fonctionne à merveille puisque la foule s’enflamme au rythme des applaudissements des ces mannequins venus du monde entier.
A 10h, le portail doré s’ouvre enfin. Et ce sont les 100 premiers arrivés qui ont l’honneur d’emprunter pour la première fois ce chemin si mystérieux et fleuri. Les flashs crépitent, les journalistes étaient également au rendez-vous. Malheureusement pour nous, nous n’avons pas eu de passe-droit et nous avons été convié à faire la queue comme tout le monde: « Abercrombie traite la presse à la même enseigne que ses clients » lance un videur relooké pour l’occasion par la marque.
1h15 de queue plus tard, je mets enfin les pieds de l’autre côté des grilles. Première impression: Wow ! C’est vrai qu’ils ont fait les choses en grand. Cette mystérieuse allée est impeccable, les arbres sont taillés au millimètres carré, on pourrait facilement croire que l’ont vient de pénétrer dans la propriété d’une famille royale.
Quelques mètres plus loin, je remarque une nouvelle queue devant ce qui s’avère être l’entrée du magasin Abercrombie. Et puis un videur me demande de ranger mon appareil photo: « Vous n’avez pas le droit de prendre des clichés à l’intérieur de la boutique. » No comment…
Tant pis. Je comprends pourquoi cette queue à l’entrée lorsque je remarque un mannequin torse-nu. « Ceux qui ne veulent pas prendre de photos avec Chris peuvent passer dans l’autre file ! » s’exclame un agent de la sécurité. Je gruge, jusqu’à ce que je remarque la photographe, pas mal du tout. Je tente l’approche et je ressors avec une photo polaroid avec elle. Classe.
Puis je découvre enfin l’immensité du plus grand Abercrombie du monde ! Quatre étages décorés de gigantesques fresques d’Apollons dénudés et d’immenses statues de dieux grecs s’ouvrent à mes yeux. On se croirait dans un manoir. C’est dans une ambiance sombre avec Cher et Lady Gaga en fond sonore que je m’aventure dans les allées de la boutique. Je ne m’attarde même pas sur les vêtements préférant observer ces gens, complétement fous, qui courent dans tous les sens à la recherche de la perle rare.
De jolies demoiselles accompagnées par de beaux messieurs accueillent les gens à coups de « Hey! What’s going on ? » et sont payés à se trémousser comme pour propager une bonne humeur. Et même si cet effort de proximité est agréable, il devient vite agaçant. Comme on pouvait s’y attendre, l’odeur du célèbre parfum « Fierce » se fait presque étouffante.
Les collections homme/femme s’étalent sur quatre étages. Même si le choix est large prévoyez quand même un budget assez conséquent : comptez 150€ pour un sweat ou une jupe, 75€ pour un maillot de bain ou 62€ pour un polo. A la caisse, chaque vêtement à le droit à sa petite dose de parfum et les clients repartent le sourire au lèvres sans penser pour le moment au trou dans leur compte bancaire.
Abercrombie est donc officiellement implanté à Paris. Il lui reste plus qu’à s’imposer comme une des grandes boutiques de la plus belle avenue du monde.