Rock En Seine pluvieux, Rock En Seine heureux. Désolé de ressortir cet adage, mais il devient au fil des étés le slogan officieux du festival qui squatte le domaine de Saint Cloud chaque fin d’août. C’est donc sous la flotte et armés de notre motivation légendaire, malgré le lapin posé par Frank Ocean et Childish Gambino, que nous ramenons notre fraise pour la troisième année consécutive. Coming home.
On arrive pile à l’heure pour Citizens!. A peine eu le temps de se rafraîchir à l’entrée, qu’on bouge vers la scène de l’Industrie écouter les londoniens signés chez Kitsuné. Une bonne prestation pop-rock pour ouvrir le bal, ça dynamise. Mais comme d’habitude à RES, il est rare d’assister à un concert complet, puisque les artistes se chevauchent d’une scène à l’autre. En l’occurrence, cette fois Grimes joue en même temps sur la scène de Pression Live. Fans des deux groupes, on switche à la mi-temps de Citizens! pour finalement écouter les deux derniers morceaux de Grimes. Faut préciser qu’il faut trotter pour rejoindre cette quatrième scène inaugurée l’an dernier… Tant pis, on danse sur l’étrange et subjuguant « Genesis », avant de s’accorder une première bonne pause binche.
Ca tombe bien, les divers sponsors ont encore étalés un tas de stands dans le parc : on en profite pour en visiter quelques uns et se réfugier dans un bar espagnol pour éviter l’orage qui dure une bonne demie-heure. Par chance, il laissera sa place au soleil pour le reste de la soirée, certainement un cadeau du ciel pour célébrer le dixième anniversaire du festoche. Trève de plaisanterie, on fonce vers les américains The Knux sur la scène de la Cascade. Première grosse claque : le duo ricain fout le feu grâce à un combo hip-hop / rock alternatif dopé aux hormones. Sappés all black everything, ils enchaînent gros sons sur gros sons : « Bang Bang », « She’s so Up », « Cappucino » ou le récent « Animal ». Bonheur des puristes hip-hop lorsque le DJ balance le monstrueux « I Don’t Like » de Chief Keef, ainsi que « Mercy » pour achever un live très lourd.
Petit détour du côté de Bloc Party histoire de kiffer sur « Banquet », avant de soutenir Para One. Lourde tâche de remplacer Frank Ocean à la dernière minute, lui-même avait twitté qu’il aurait préféré que Mr « Channel Orange » se ramène, néanmoins assurée avec professionnalisme par le natif d’Orléans. Ca bounce bien, du coup on a la dalle. Vous avez capté, c’est l’heure d’enfiler une « complète » au stand crêperie. Faut reprendre des forces, le crew Bromance débute un set de plusieurs heures : Gesaffelstein, Brodinski et Club Cheval, des habitués de nos #sonsfrais, justifient le nom de la scène « pression live ». Tout le registre électro y passe avec ces gars-là, de « Now you realize » au « Depravity » d’un Gesaffelstein stylé dans son costume cintré. Revival collège à la Grande Scène avec l’entrée en lice de Placebo. Ouais, vous aussi avez jumpé sur « The Bitter End ». Trop de mouvements, on rate Miike Snow, mais on arrive forcément à l’heure au show C2C !
Les prodiges du scratching transpercent la nuit parisienne. Le génial « Down the Road » s’éternise et nous transporte dans l’Amérique profonde. Les jeux de lumières nous éblouissent les rétines, les platines nous ravissent les tympans. Les nantais n’avaient pas besoin de nous rassurer sur leur talent, mais ils nous ont confirmé que leur album Tetra serait une pure tuerie.
Fin de l’acte 1, à demain pour la suite, on aura toute la journée pour parcourir le festival de fond en comble.
Crédits photos : surlmag.fr (sauf C2C et Club Cheval, blog officiel)