« J’viendrais t’arroser dans ton bar, j’laisse une grenade sur le comptoir, du sang plein la théière ». La vie de maffieux n’en finit pas d’alimenter l’imaginaire du rap. Défendre l’honneur de la famille, quitte à « mourrir jeune comme Daniele ». Si il y a pléthore de rimeurs qui ont tenté de saisir à bras le corps ce folklore ultraviril souvent ras du front, peu d’entre eux ont su retranscrire le spleen inhérent à la vie de bandits. Sch, le prometteur rappeur sudiste dont on vous a déjà dit du bien, transpire ce blues des racailles.
Dans le nouvel extrait de son album à venir A7, le rappeur d’Aubagne joue la carte du remake, en s’inspirant du film Gomorra, sorti en 2008 et inspiré par le livre de Roberto Saviano sur la pègre napolitaine. Ici on est loin des clichés classy habituels de la mafia. Les bandits ne se trimballent pas en cuirs ou costumes Armani, ils arborent moustaches et chevelures improbables et planquent leurs sulfateuses dans de banals survet.
Filmé entre Marseille et Scampia dans les décors naturels du film et de la série éponyme, « Gomorra » laisse planer une atmosphère pesante et cafardeuse de règlements de comptes. Si l’on ne peut s’empêcher de penser à Yelawolf ou Chief Keef en filigrane, ou encore PNL et leur clip « Le monde ou rien » tourné au même endroit, on savoure l’originalité des fulgurances de Sch. « Vie dure et luxure, courir après le temps, rêver de figer le sablier ». On compte de notre côté les minutes qui nous séparent de la sortie de A7.