La vraie rentrée des classes, c’était hier soir au Zénith de Paris. SchoolBoy Q était de passage dans la capitale française à l’occasion de son Blank Face Tour pour défendre son nouvel album dans l’une de ses plus grandes salles. Quasiment seul sur une scène trop grande pour lui, le plus célèbre des écoliers a usé de ses cordes vocales et de sa bonhomie pour ambiancer les milliers de personnes qui avaient fait le déplacement. Retour sur l’événement.
À Paris pour un soir, SchoolBoy Q était attendu de pied ferme. Après le succès de son premier album Oxymoron et une première tournée franchouillarde de haut vol, le man of the year de 2014 était de retour pour présenter son Blank Face LP lors d’une nouvelle tournée européenne. Invité par Live Nation au Zénith de Paris, l’écolier, qui avait rangé son bob pour l’occasion, a attiré un public d’avertis. Au milieu des milliers de personnes ayant fait le déplacement, on retrouvait des têtes connues, de Deen Burbigo en passant par Fabrice Éboué ou encore le remarqué JoeyStarr venu se frotter dans les premiers rangs d’une turbulente fosse. Tout ça pour ne pas rater une miette d’un show attendu, réussi, mais sans doute un peu léger pour une salle de cette envergure.
Entamé sur « Gangsta », le concert du rappeur de LA nous a tout de même donné la preuve que son dernier album, aussi excellent soit-il, regorge de bien moins de hits que le premier. S’il a confirmé l’univers singulier de Q dans la galaxie TDE, Blank Face LP ne dégage pas la même puissance populaire que son prédécesseur Oxymoron qui pouvait se targuer de compter dans sa tracklist quelques tubes bien senti. Sur la scène du Zénith, SchoolBoy Q a souvent fait sauter la foule qu’il avait face à lui à chaque nouvelle amorce de morceau, avant que le turn up ne retombe au bout de quelques secondes comme un soufflé. Un constat que nieront les 200 guerriers et amateurs de mosh pit qui avaient pris position dans l’épicentre de le fosses, mais dans une salle d’une capacité dépassant les 6000 places, ils n’étaient malheureuement pas seul. Un léger manque compensé par un sens du show pointu – notamment le jeu de lumières – et une énergie franche et communicative. Le reste est déroulé tranquillement. Pour ceux qui ont vu le rappeur il y a deux ans, ce dernier n’a pas révolutionné son show, au contraire : les bases restent les mêmes et les pics d’ambiance surgissent toujours sur les « Collard Greens », « Hell Of A Night » et bien évidemment « Man Of The Year » ont mis la foule en folie.
Deux temps forts resteront certainement dans les souvenirs des gens présents au Zénith ce mardi 29 novembre. À commencer par un « That Part » d’anthologie sous forme de #FreeKanyeWest repris à l’unisson. L’Angelinos a tenu à ce que la salle toute entière casse ses cordes vocales sur le couplet de Yeezy, en guise de soutien à celui qui traverse une période difficile. Autre moment de communion, plus politique cette fois, lorsque comme une hymne, Quincy Matthew a fait reprendre en cœur des « Fuck Donald Trump » plus garnis que la chevelure de ce dernier. « J’en connais un qui va avoir des problèmes », diraient certains.