La sneaker. Comment cet objet "commun", à l'origine, a pu devenir si important, si capital pour tant de gens à travers le monde ? Pourquoi une telle fascination ? Conçue pour être un accessoire de sport, la basket s'est imposée au fil des années comme un indispensable de la mode. Elle quitte les playground pour les trottoirs avant de s'inviter, de nos jours, en soirée. Tantôt associée à des tenues chics, tantôt à ton everyday look, c'est un caméléon qui s'adapte à qui la porte. Simple paire de chaussures pour les uns, objets de collection et reliques pour les autres, celle-ci connaît depuis peu une nouvelle évolution dans son utilisation propre.
Différents artistes cherchent à les faire évoluer, à se les approprier en détournant leur utilisation première, leur signification, leur finalité propre. Des gars un poil tordus qui, finalement, ont donné une toute autre dimension au culte de la sneaker. Soudainement, nos baskets bien aimées ont désormais un tout nouveau visage. Simple expression de leurs élans artistiques pour les uns, gagne-pain pour les autres, l'utilisation de la sneaker dans l'art n'a, semble-t-il, pas fini de surprendre. Le pouvoir de la basket, en 2015, semble ne pas avoir de limites.
Cette même année, un artiste américain émerge et fait exploser aux yeux de tous cette pratique encore méconnue du grand public. Son nom ne vous est sûrement pas inconnu, il s’agit de Gary Lockwood aka Freehand Profit. Ce passionné de hip-hop s’est inscrit, avec son projet créatif MASK365, dans la continuité de l’oeuvre de Brian Jungen vue précédemment.
Les premiers « Sneakers Gas Masks » font leur apparition. Pourquoi créer des masques à gaz ? Le masque à gaz est le masque de notre époque : il représente la guerre, la toxicité tout en étant le meilleur ami de tous graffiteurs. Ici, l’artiste a voulu combiner tous ces différents héritages en les liant aux cultures urbaines. Grand fanatique de la sneaker, il est conscient malgré lui du sort qu’il réserve à ces objets qu’il chérit tant : « Le sacrifice des baskets que j’adore au nom de mon art est essentiel. » Ça fait maintenant cinq années qu’il exerce son art et autant de pompes saccagées.
