Cette année, SURL passe en sixième. La sixième, oui, comme nos six années d’existence : depuis 2009, SURL enchaîne interviews, chroniques, dossiers, rencontres, vidéos, reportages photos et sélections musicales à un rythme aussi effrené qu’un danseur sous MDMA au Burning Man. 2015 continue donc d’être l’année de la mue, puisqu’après avoir fait peau neuve en avril dernier avec la nouvelle version de notre site, nous sommes prêt(e)s à nous jeter à corps perdus dans le panier de crabe des organisateurs d’événements. Et pour tout vous dire on ressent un mélange d’excitation et de frénésie, comme un(e) jeune lycéen(ne) lors de sa première boum. Le Biactol et les mains moites en moins.
Bouillonnant du désir de ne pas être qu’un simple relais mais un réel acteur de la culture hip-hop à Lyon (principalement), nous nous devions de faire descendre l’impertinence et la curiosité de SURL dans l’arène. Et on s’est dit qu’une soirée et deux concerts – pour le prix d’un -, c’était pas mal pour inaugurer le bal. Alors sors ton agenda Clairefontaine et note bien ces quelques dates, les premières d’une longue série.
PART ONE
SOULIST DJ SET – JEUDI 8 OCTOBRE AU MAMA SHELTER
Soulist, le Funky French President, créateur et DJ résident des soirées What The Funk à Paris et moitié du duo Souleance, viendra secouer le séant du Mama Lyon avec un DJ set entre soul, funk, hip-hop, beats et UK funky. Et bien sûr, le légendaire SURL Squad lui prêtera main forte.
PART TWO
CUNNINLYNGUISTS + EDDIE WOOGIE (BAVOOG AVERS) – Mercredi 4 novembre au NINKASI KAO
Si tu ne connais pas encore Cunninlynguists, il y a des chances que ta petite copine fasse la gueule. Une flopée de mixtapes et d’albums studio de qualité depuis leur premier LP Will Rap for Food auront fait de Deacon The Vilain, KNO et Natti les hérauts du rap indé US depuis 2001. Sampler du psych-rock, de la polka, du blues, user du vocoder ou flirter avec le spoken word et balancer des textes truffés d’humour et de doubles sens : rien n’arrête le crew au nom le plus NSFW de la galaxie rap. Beaux joueurs, les deux mcs et le producteur ont partagé leur dextérité linguale avec la crème de la crème du rap US (Cee-Lo Green, Immortal Technique, Aesop Rock, Del The Funky Homosapien…). C’est à parier qu’après 6 années d’absence à Lyon, ils déboulent prêts comme jamais à remettre le couvert. Ta copine nous remerciera.
« Le prix à payer d’un bon moment est qu’il passe vite. » L’architecte sonore et MC principal de Bavoog Avers, le crew qui avait secoué le rap lyonnais à coup de punchlines dadaïstes l’an dernier, est assurément l’un des secrets les mieux gardés de l’Animalerie. Anciennement connu sous le nom de Dico, l’homme se fait rare sur scène, on ne saurait trop vous conseiller de venir tôt pour pouvoir dire que vous y étiez.
Part tHREE
GANGRENE (The Alchemist / Ohno) + REZINSKY – Mercredi 11 novembre au Transordeur
Quand The Alchemist, beatmaker de légende, ancien DJ d’Eminem et chouchou de Dilated Peoples, d’Action Bronson ou encore de Prodigy, s’associe avec la talentueux Oh No de Stones Throw Records, le cocktail est forcément corrosif. Sous le nom de Gangrene, le supergroupe ne fait pas dans la dentelle. Association unique de deux artistes aussi à l’aise micro en main que derrière une MPC, Gangrene force le respect de ses pairs et de l’industrie. Le duo a notamment été choisi pour prendre en charge la bande-son du dernier Grand Theft Auto (GTA), jeu vidéo au succès planètaire. En cinq ans d’existence, Gangrene a sorti sept projets et a collaboré avec des dizaines de rappeurs de renom, de feu Sean Price à Roc Marciano en passant par Fashawn et, dernièrement, sur l’album You Disgust Me, Your Old Droog. La putride mayonnaise a pris : attention à ne pas y laisser un doigt.
On croyait la formule MC/beatmaker presque enterrée. C’était sans compter sur quelques réfractaires, prêts à croiser de nouveau le fer en l’honneur du fond et de la forme. Les frenchies RezO et Stavinsky sont de ceux-là. Leur combinaison donne lieu à une secousse rafraîchissante, aux multiples facettes, dont le titre évocateur colle parfaitement à la manière dont ils conçoivent leur art : Les Hérétiques. Rezinsky, duo décomplexé, est bien bien décidé à sortir – sans se trahir – du lot.