« J’ai toujours aimé bidouiller les ordinateurs. J’ai commencé à produire sous Linux autour de mes 10/12 ans : je ne faisais rien de sérieux à l’époque, je m’amusais juste avec le son. » Depuis ses premières émulsions musicales dans les années 90, le DJ et producteur parisien The Amazinggaijin a déjà parcouru un long chemin. Lancé dans le bain en 2007, mixant dans les soirées parisiennes Wake up freaking waves sous le pseudo « jhk », il peaufine son art auprès de Konacri, sans faire de vague. Il attend l’été 2011 pour distribuer les baffes, en sortant l’EP Sabro avec DJ Moms chez le label finnois Top Billin.
Un son lourd, qui combine rythmes house / dubstep et grosses basses tropicales, façon moombahton. Un ovni en avance sur son temps, au moment où tu ne te doutais même pas que tu remplirais ta playlist avec du Major Lazer. Un succès suivi d’un second EP intégrant des remixes cuisinés entre autres par Expendable Youth et Jay Fay.
« faut s’attendre à ce que mes morceaux sonnent plus moody »
Bercé par MTV et ses émissions cultes, Headbanger Ball pour le métal ou Yo! MTV Raps pour le hip-hop, Amazinggaijin s’est forgé un goût musical particulièrement varié. Un univers enrichi par un attrait pour la culture jap dont il tire son blaze, Gaijin, dérivé du terme nippon « Gaikokujin » qui désigne les étrangers. Un éclectisme qui se confirme à l’évocation de ses dernières influences. « J’aime beaucoup ce que fait Juuso de Femme en Fourrure, autant ses premiers efforts que son dernier album « 36-26-36″, ce genre de soundtrack pour gothique ninja vivant à néo-Tokyo. Je suis aussi fan des sorties du label [Naked Lunch] et d’Hot Flush ». Grosse saveur partagée pour Lone –« airglow fires, c’est la vie » – ou l’alchimiste George Fitzerald, dont le morceau « Compassion » va définitivement influencer notre producteur frenchy : « faut s’attendre à ce que mes morceaux sonnent plus moody et dans ce genre là. » Un son moins brut, plus chill, qui devrait chauffer des jambes fines dans les soirées chics à la manières de l’excellent « Alone ».
En attendant de mixer à l’étranger, Amazinggaijin enchaîne les sets et compositions, teintées du son de l’ARP 2600, « j’ai trouvé une émulation de ce synth, depuis j’en suis fou. ». Un nouvel EP se prépare, entre deux soirées Sinewave auxquelles il participe. Ses conseils pour noctambules avertis : le Zéro Zéro situé rue Amelot « qui ne paie pas de mine à première vue, mais on y envoie du bon son », ou les références berlinoises (Monarch, LoopHole, Chesters). « Faut pas rater aussi la soirée « Folie douce invite S-type » le 6 février au Social club, un de mes producteurs favoris qui nous vient de Glasgow. Beaucoup de bons producteurs en Ecosse en ce moment, dont le label Lucky Me qui est à surveiller de près ».
On espère maintenant un éventuel remix du « Angeles » d’Elliot Smith, qui lui trotte dans la tête, puis pourquoi pas collaborer avec la magnétique rockeuse Brody Dalle, son choix de prédilection. Il n’y a pas de limites.