Top of the Lake, sept épisodes pour t’oppresser

mardi 18 février 2014, par Alix Bourdelon.

Dur de faire le tri entre toutes les séries qui sortent sur le petit écran, Piratebay et ailleurs. Qu’elles soient faites pour la télé, qu’elles continuent d’être distillées saison sur saison sans perdre en saveur ou qu’elles soient conclues mais demeurent toujours qualitativement inégalées, elles ambiancent notre quotidien sans qu’on sache s’en détacher. Mais dans cet océan de tv shows, des petits nouveaux essaient de se faire une place et de nager parmi les grands du genre. Et contrairement à ce qu’on peut penser, 2013 n’a pas été vierge en nouvelle série : la preuve avec un petit bijou néo-zélandais, Top of the Lake.

La série nous plonge dans une petite ville de Nouvelle-Zélande, au bord du lac Wakatipu, qui doit faire face à la disparition de Tui, jeune fille de 12 ans, enceinte. L’intrigue est classique mais, pourtant, on n’arrive pas vraiment à savoir si on doit parler de sérié policière ou psychologique. Ce qui fait la différence, c’est l’atmosphère suffocante de cette ville, Laketop, qui contraste avec l’immensité et la grandeur des espaces filmés avec brio par la réalisatrice Jane Campion – Palme d’Or avec La leçon de piano en 1993. Cette grandeur et cette beauté inégalée crée un malaise certain dans une intrigue oppressante.

Untitled-3

Ce qui fait la force de cette série, c’est aussi le charisme de l’actrice principale que beaucoup doivent connaître à travers Mad Men, Elisabeth Moss. Elle joue parfaitement son rôle de détective, spécialiste des affaires infantiles et particulièrement féministe dans un univers masculin. Sous son aspect de femme sans défaut, on découvre, au fur et à mesure, une femme sensible qui traîne son lot de drames. L’ancienne Peggy Olson prend du galon.

La nature néo-zélandaise est sans pareil. Se contente de regarder Top of the Lake pour ses paysages est possible tellement ces derniers sont magnifiques. Cette région, théâtre du Seigneur des Anneaux, ajoute un côté magique et envoutant à une ville pourtant bloquée dans le passé où un baron de la drogue/bienfaiteur, joué à merveille par Peter Mullan (Trainspotting, Boy A, Braveheart), régule tout. L’homme, qui joue donc Matt Micham dans la série, contrôle une étrange colonie de femmes installées au bord d’un lac, dans ses conteneurs. Glauque. 

Si vous avez vaguement entendu parler de Twin Peaks ou que vous êtes un dingue de cette série référence, sachez juste que Top of the Lake s’inscrit dans le même genre, en moins loufoque, mais en bien plus froid et crispant.

Untitled-2

Si vous êtes à sec de séries en attendant que Games Of Thrones sorte, cette petite perle de sept épisodes pourra vous occuper sans problèmes. Pas la série la plus novatrice qu’il vous sera donné de voir, mais de la très bonne télévision que certains Français ont même eu la chance de découvrir sur Arte à la fin de l’année dernière, ces précurseurs. On savait que le petit écran était devenu (au moins) aussi important que le cinéma, et Jane Campion n’hésite pas à aller plus loin : « La télévision est un nouvel eldorado. C’est sans doute là qu’on trouve les œuvres les plus créatives d’aujourd’hui. »

Article recommandés

Oz, portrait brut de l’état de nature
Le retour à l’état de nature décrit par Hobbes : un état sauvage, de violence, incompatible avec les exigences d’une vie humaine. Avant de dévorer Oz, je me souviens avoir longtemps…
Tout pour Le Club
Le Club incarne son époque. Le mystérieux duo, qui sera officiellement sur scène pour la première fois ce samedi 3 décembre aux Nuits Fauves (Paris), attire aujourd’hui les convoitises après…

les plus populaires