2017, une année rap en 17 actes

En ce matin de grâce de septembre 2017, les afficionados hip-hop n’allaient pas en croire leurs yeux ni leurs oreilles en découvrant Paris L.A. Bruxelles, une mixtape réunissant des fortes têtes du rap francophones au plus fin limier/digger de sample/producteur californien (rayez les mentions inutiles) The Alchemist. Roméo Elvis, Caballero et JeanJass, Cool Connexion, Deen Burbigo, Heskis du collectif 5 Majeur, Lomepal, Prince Waly, Gracy Hopkins et le rappeur-producteur 3010 allaient s’allier le temps d’une session au Red Bull Studio. Trois villes, treize rappeurs, un beatmaker emblématique : il n’en fallait pas plus pour ressusciter le concept de compilation collaborative qui firent les beaux jours du rap indé français dans les 90s (s/o DJ Enuff ).

Initié sous l’étendard (et les moyens financiers ) de Red Bull, le projet était né l’été précédent, nos vendeurs de boisson à base de taurine ayant eu l’idée de débaucher The Alchemist le temps d’une session avec la fine fleur du digging parisien Victor Kiswell, fournisseur officiel de vinyles ultra rares au gotha du beatmaking US (Pete Rock, Madlib). En s’enfermant quelques après-midis, qu’on imagine très enfumés, avec la fine fleur du rap français et bruxellois, The Alchemist sortait de ses machines ce qu’il sait faire le mieux : des beats crasseux à souhait, enveloppés d’une épaisse brume chaleureuse. De quoi motiver nos champions francophones qui s’en donnèrent à cœur joie pour honorer l’orfèvre californien et provoquer quelques hochements de nuques pas forcément recommandés par l’amicale laïque des ostéos parisiens. Histoire de boucler la boucle, Free Your Funk et Yard poussèrent le projet sur scène, lors d’une session live au Trabendo. Ce jour-là, il fallait y être pour faire partie de l’histoire.