2017, une année rap en 17 actes

Simple, mais tout sauf basique. En 2017, Orelsan a une fois de plus réussi à surprendre son monde et continue de s’affirmer comme une tête d’affiche incontournable du rap français. A l’image de la devise du magazine Society dont il a fait la Une, la recette du succès d’Orelsan reste la même : humour, humain, histoire. Six ans après son dernier album solo et comme dans l’ensemble de ses projets artistiques – Casseurs Flowters, Bloqués, Comment c’est loin – , le rappeur caennais continue de mener sa carrière avec sincérité. Dans La Fête Est Finie (notre chronique à chaud à lire ici), Orel enfile le costume de Mr. tout le monde et se balade à travers les sujets personnels qui l’interrogent, tels que le succès, le quotidien, l’ennui, la famille, la jeunesse ou les filles. L’écriture est directe, réaliste, touchante. Elle permet à Orelsan d’entraîner vers son petit coin de Normandie des auditeurs de tous horizons. Et à ces derniers de s’identifier bien souvent aux anecdotes d’Aurélien.

Une écriture et des thèmes simples qui ne doivent pas faire oublier l’audace musicale d’Orelsan. En cela, La Fête Est Finie est un exemple. De « San » à l’excellent « Notes Pour Trop Tard », la production de Skread, épaulé par Phazz et Stromae offre une vraie diversité à l’album. Les quatorze morceaux, pour tout autant d’instrus différentes, permettent à chacun de trouver un son à son goût – ou parfois de se perdre. Les featurings aussi. D’une balade pluvieuse avec Stromae, Orelsan passe à un délire avec Maitre Gims – Christophe Maé et Keen V ont apprécié – et un vrai morceaux de kicker avec Nekfeu et Dizzee Rascal, sans bifurquer. Artiste complet, Orel continue de soigner les visuels de ses clips, du très efficace « Basique » aux 40 millions de vues au touchant et soigné « Tout Va Bien« .

Les chiffres de vente de La Fête Est Finie – disque d’or en trois jours, platine en une semaine et double platine en un mois – comme la reconnaissance médiatique de son auteur imposent le respect. Des soirées brumeuses passées à traîner dans les rues pavées du centre de Caen à aujourd’hui, Orelsan a bien grandi. En espérant qu’il conserve son authenticité et sa simplicité pour encore longtemps.