Un groupe de (très) jeunes européens insouciants et passionnés de rap qui casse les portes à coups de clips postés sur Internet sans répis, poussés par une communauté de fans de plus en plus large, ça ne vous rappelle rien ? Le collectif Gangthelabel remue la Belgique au point qu’il serait facile de les qualifier de « 1995 / L’Entourage » version plat pays, par pure paresse journalistique. En encore plus précoces. Sauf que cette comparaison avec la bande au succès fulgurant n’a pas lieu d’être, toute ressemblance serait fortuite. Loin des vibes du rap français à papa, Gangthelabel puise son inspiration de l’autre-côté de l’Atlantique. Du style vestimentaire aux sonorités musicales, leur regard vise les US. Ils ne font pas l’effort de rapper dans la langue de Shakespeare sans ambition de conquérir plus que leur quartier. Ou peut-être serrer de la jolie suèdoise, à la manière du morceau « Ass », parce que le flamand c’est moins poétique, faut se le dire.
Actifs depuis plus d’un an déjà sur la scène belge, ces rappeurs abreuvés aux chaînes VEVO ont repris tous les codes qui font le succès des superstars ricaines : filles, lowriders, sappes, poses égotrip. A la différences de certains de leurs aînés qui s’y essaient avec un peu trop de sérieux, on ne sombre pas ici dans la parodie superficielle. Peut-être grâce à leur fraîcheur, leur esprit jeune et provocateur, ou tout simplement leur talent. Ne vous y trompez pas, ces kids font le taff, même sur des Faces B que tout le monde reprend, comme ici ou là. Yung Dipsy, DriesOG Nkayblessed et Aswinundefined sont dans leur délire, qu’on y adhère ou non impossible d’asséner qu’ils le font mal. Plus de 236 000 personnes qui ont maté « Hot » ont embarqué avec eux. Puis des petits qui partent dans des trips à la Lil B, au pire ça fait marrer.
En tout cas, ce genre d’éclosions fulgurantes risque de se multiplier.