Longue, longue soirée qui nous attendait en ce vendredi 29 mars, après une nuitée d’hier déjà bien remplie. Pour cette seconde étape de L’Original Festival 2013, nous avions décidé de nous diviser en deux groupes : l’un à la Sucrière, quai Rambaud, non loin du quartier de Perrache et de ses plaisirs charnels réputés dans toute la région rhônalpine ; l’autre au Ninkasi Kao, non loin du stade de Gerland, antre d’un autre genre de ballerines lyonnaises. D’un côté Yoko, les Ming8 Halls Starf, Nemir, 1995 et les Psy4 de la Rime. De l’autre un End of the Weak, un Can I Kick It avec Taipan, Vicelow, Joke, Triptik, Deen Burbigo et Eff Gee, et un set de la rappeuse suisse La Gale. Lourd programme pour près de neuf heures de show. Damn.
La soirée s’ouvre sur la prestation de Yoko : le vainqueur de l’édition Rhône-Alpes du Buzz Booster 2013 est clairement là pour chauffer le public et montrer de quoi il est capable. Un petit set de 30 minutes où le emcee se défend plutôt bien, mais un set, chose assez curieuse, entrecoupé d’un Harlem Shake. C’mon. Outre ce léger écart, le lyonnais développe un registre classique et efficace avant de finir sur un classique « Jump Jump » de Kriss Kross. Un bon baptême du feu, en somme.
Vient ensuite le tour de la véritable équipe à domicile : les Ming8 Halls Starf. Déjà présent l’an dernier, le groupe lyonnais connait son public et sait le faire bouger. Ils n’ont rien perdu de leur qualité scénique et communiquent toujours autant avec une audience réceptive – même le passage beat box a été acclamé. Par contre, bis repetita : un nouvel Harlem Shake. C’mon (bis). Allez, la troupe se rattrape en appelant le public à rouler des oinjs et le cadet du groupe va même jusqu’à fumer la chicha sur scène. C’est déjà plus l’esprit.
Puis vient l’impertinent de Perpignan, a.k.a le rappeur le plus agréable de l’histoire du rap français, no joke. Pas besoin de « wake up » un public déjà bien éméché, mais Nemir s’en donne quand même à cœur joie avec l’énergie qu’on lui connaît. On regrettera quand même qu’Alpha Wann ne se déplace pas pour accompagner le gagnant du Buzz Booster 2010 sur leur morceau commun, m’enfin. Accompagné de son acolyte Gros Mo, Nemir fait du Nemir et le public se révèle vraiment en fin de set, moment où il choisit pour lancer son… Harlem Shake. Le résultat est marrant, mais ça ne reste toujours pas cautionnable. Peu importe, on lui pardonne sans problème, à lui comme aux autres.
« 1995 ! 1995 ! ». Avant même que le décor ne soit installé, on sent l’impatience et l’enthousiasme habituel du public des Parisiens. Quatre énorme blocs posés sur scène plus tard, le show commence : Lo ouvre le bal, as usual, en brulant un t-shirt estampillé au nom du groupe. Nekfeu and cie sont à l’aise sur scène, comme d’habitude, et connaissent par cœur leur public. Des classiques de « La Source » aux succès de « La Suite », tout y passe. Surtout, c’est l’occasion pour eux de tester leur « Paris Sud Minute » en live, une nouvelle fois : le boulot est fait, le public est comblé et de notre côté, on a passé un bon moment. What else ?
« Là, on monte en première division. » Nul doute que mon voisin de droite et fan de l’OM. « Sopraabaaabaaa », s’égosille-t-il dés l’entrée des Psy4 de la Rime sur la scène de la Sucrière – bon, ça je l’ai inventé mais ça aurait pu. Le groupe marseillais semble initialement rassembler moins de public que leurs homologues, mais ils se sont bien vite rattrapés. A l’expérience, le groupe a tout explosé, comme on dit dans le jargon. Opération de séduction de la part des Marseillais, surtout quand arrivent « Le son des bandits » ou « Block Party », juste histoire d’amadouer le public avant de se lancer sur « 4e dimension », leur nouvel opus. Forcément, la saveur n’était pas la même.
Pendant ce temps là, la Nocturne se lançait à l’autre bout de la ville, au Kao. Report à venir, stay tuned.