Frank Ocean était très attendu depuis son rendez-vous manqué de Rock-en-Seine en 2012, préférant se concentrer sur son premier album majeur Channel Orange, qui a d’ailleurs été acclamé par la critique. Le public français a répondu présent pour son Zénith et ce malgré le prix un peu exorbitant des places. Mais était-ce justifié ?
Ce public était composé à 80% de filles – ce qui n’est pas pour me déplaire hein – de tous âges ; les plus jeunes ne devaient même pas avoir plus de 10 ans, plutôt étonnant. Heureusement qu’il n’y avait pas école le lendemain.
Le décor est assez minimaliste, un grand tapis blanc recouvrant une partie de la scène, comme pour délimiter son espace de jeu. Un fond blanc projettait en boucle une BMW roulant dans le désert pendant une grande partie du spectacle puis laisse la place à un feu de brindille pour terminer sur une citation dont seuls les américains ont le secret, d’ailleurs je suis sur qu’elle a déjà atterri en cover Facebook chez certains …
Frank Ocean est un artiste au répertoire plutôt doux et calme, c’est un crooner il n’y pas de doute. Sur scène il est accompagné de 6 musiciens. Sa voix est juste incroyable, techniquement il assure, montant dans les aigus et délivrant une prestation parfaite de « Thinkin about you »
Il maîtrise avec une telle facilité qu’on comprend bien pourquoi on s’arrache ses featurings, et pourquoi la gente féminine en est folle. J’en serai presque jaloux. Le public conquis reprend les paroles, tous les téléphones portables sortent des poches pour immortaliser ce moment, et bien d’autres encore. Il a distribué pas mal de frissons avec « Bad Religion » Pouaah quelle émotion.
Par contre, il ne se déplace pas beaucoup on stage, n’occupant pas tout l’espace, et c’est un point négatif tant la salle était grande. Il n’est pas allé du coté droit de la scène, et ça n’a pas été du goût de certains groupies fans se sentant un peu délaissés. Il s’est même assis sur une simple chaise ou sur le rebord de la scène. On le sait timide, même s’il a tenté de créer quand même quelques interactions avec le public, par exemple lors qu’il est parti chercher un appareil photo pour immortaliser la foule. Bon, on en aurait attendu plus.
Malgré tout, on sait ce dont il est capable vocalement et cela nous comble largement. Il s’est permis de nous offrir 3 titres inédits qui s’incorporent parfaitement dans le show. Il a d’ailleurs ouvert son concert par l’une d’entre elles, avant d’enchaîner sur « Novacane », qui s’est achevé avec un jeu de lumière qui nous ont plongé dans un trip plutôt plaisant ma foi.
Le chanteur aura démontré tout son talent pour le chant pendant son concert, mais pas encore ses talents de showman et ce malgré quelques pas de danses bien sentis. Peut-être jouait-il dans une salle trop grande où sa timidité a pris le dessus. Il n’en est qu’à son début de carrière, et on ne doute pas qu’il fera mieux lors de sa prochaine venue.
Crédits vidéos: madmanfrankocean