« Ca fait 40 ans que je suis une thérapie pour comprendre mon obsession », expliquait-il au New York Times. Son premier achat date de son adolescence dans les sixties, un disque intitulé « Roberto Carlos Chante Pour Les Enfants ». Aujourd’hui âgé de 62 ans, Zero Freitas possède plus de 5 millions de disques, tous en vinyles. Une obsession qui prend toute la place dans la vie de cet homme d’affaires brésilien. A 30 ans, sa passion remplissait déjà toute la chambre de sa fille ; 30 ans plus tard, c’est un entrepôt de plus de 8000 mètres carrés qui abrite ce qui ressemble à la plus grande collection de vinyles du monde.
La bonne nouvelle, c’est qu’il envisage de la rendre accessible à tous. Son ambition : créer une véritable bibliothèque-archive publique du vinyle. Pour arriver à ses fins, il emploie au quotidien une équipe de 12 personnes chargées de gérer les innombrables galettes. Chaque disque est nettoyé, chaque pochette photographiée, chaque tracklist et crédit numérisés. Une fois le processus terminé, chaque vinyle prend place sur les innombrables rayons d’aussi innombrables étagères prévues à cet effet, quelque part dans Sao Paulo. 500 galettes sont ainsi classées chaque jour.
Un labeur digne de Sisyphe, puisque Zero Freitas, qui a fait fortune dans les compagnies d’autobus, emploie également plusieurs équipes d’acheteurs. De New York à Johannesburg et du Caire à Mexico, ces derniers ont pour mission d’acquérir des galettes par milliers, avant de les acheminer par cargo jusqu’au Brésil. Son but ultime est de posséder au moins une copie de chaque vinyle paru dans le monde. Une obsession sans fin, puisqu’il estime déjà que pour classer les 5 millions de disques qu’il possède, il y en a pour plus de 20 ans…s’il arrête d’en acheter. « Après ma mort, ce sera leur problème », explique-t-il avec malice en parlant de ses fils dans une récente interview à la BBC.
D’ici là, vous pouvez toujours essayer de le rattraper.
Article par Stéphane Rousset