Your Old Droog entretient la légende

lundi 13 juillet 2015, par Olivier Cheravola. .

Un immigré venu d’Ukraine, prenant en pleine poire le hip-hop new yorkais et ses figures de proue, Big Daddy Kane, Kool G Rap ou Big L. On pourrait dire que l’histoire est classique. Le reste l’est moins. De ses premières apparitions laissant planer les comparaisons avec Nas jusqu’a son récent projet Kinison, pétri de références rock, Your Old Droog a su transformer l’essai. Jusqu’à devenir la hype du moment et côtoyer sur scène Marco Polo, Dj Premier et Royce da 59. On était là pour son premier passage en France.

Comment New-York reste-t-elle l’altesse royale du rap jeu ? Parce qu’elle l’a enfanté ? Parce qu’elle ne souffre d’aucun compétiteur sérieux ? Non, la grosse pomme reste reine car ses hérauts, quarante ans après les déflagrations soniques originelles, savent entretenir la légende. C’est le cas d’un jeune MC vint-cinquenaire de Brooklyn, Your Old Droog. Quand en juin 2014, il sort son EP éponyme, il n’est encore qu’un obscur rappeur coutumier de battle et autres cyphers. Immédiatement, le projet génère un buzz considérable. Premièrement parce que la qualité est au rendez-vous mais aussi parce que le timbre de voix du MC rappelle à s’y méprendre un ténor du rap new-yorkais, Nasir ‘Nas’ Jones. Les Internets y vont de bon train sur les rumeurs, jusqu’à imaginer un side project de Nas se faisant passer pour un rookie pour faire un peu de bruit. Jusqu’a ce que la sortie du clip « Nutty Bars », et l’apparition d’un grand type caucasien lâchant des lines à double entrée – « These Internet thugs, ain’t doing a thing / Got caught with the Google Chrome now they in the Bing » – fasse taire les plus conspirateurs des hip-hop heads.

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Quasiment un an plus tard, c’est donc ce grand type nonchalant flanqué d’un bob qui se pointe devant nous sur le toit de la péniche Le Sonic, à Lyon. Comme amusé de se retrouver ici à l’invitation de Notorious Prod pour un concert prévu quelques heures plus tard, le rappeur s’installe pendant que son manager nous briefe sur les trucs à éviter. « Il est saoulé par les comparaisons avec Nas… » On raye donc la moitié de nos questions, pour au final avoir le loisir d’aborder pas mal de sujets : de ses influences principales (Kool G Rap, Beanie Siegel) à son amour pour le rock (Rage Against The Machine) ou le stand up (Louis Ck, George Carlin et Sam Kinison). On ne saura donc jamais si Nasir Jones l’a marabouté au dessus de son berceau. Et c’est peut être aussi bien. Ton Vieux Pote continue juste d’alimenter un peu plus le mystère et la légende.

Vidéo réalisée par Thomas Landmann et Vincent Ethève.

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