Rappeurs et cinéma : le meilleur du pire

vendredi 4 mars 2016, par Robin Berthelot.

La cérémonie des Oscars t’a déçu(e) ? T’aurais bien vu OrelSan et Gringe remporter un César ? Selon toi, Swagg Man ferait un bien meilleur acteur que Joey Starr ? Pour te détendre et montrer que quand le rap fraie avec le septième art, c’est pour le meilleur et (souvent) pour le pire, on a sélectionné les meilleurs flops de cette relation passionnée entre rappeurs et cinéma.

Le mariage du siècle. Tout au long du XXe, musique et cinéma ne cesseront de copiner, dans une union finalement logique du son et de l’image. Certains chanteurs parviendront alors à imposer leur présence au cinéma avec bonheur (Frank Sinatra, David Bowie), d’autres sans (Elvis Presley et ses innombrables pochades). Le rap n’est évidemment pas en reste et nombreux sont les MCs à avoir tenté le grand saut, pour le pire et pour le meilleur.

Quand Eminem arbore une mono expression dans 8 Mile, ou quand Ice Cube joue les humoristes dans Friday  et que Method Man & Redman fournissent une version 2.0 des Frères Pétard dans How High, on est évidemment les premiers à sortir popcorn et plaid pour passer une de ces soirées à faire passer le plus fainéant des chats pour un hyperactif. Ceci dit, autant l’avouer, on est aussi très très friands de ces awkward moments où nos rappeurs pensent crever l’écran avec autant de charisme qu’une doublure silhouette de Plus Belle La Vie. Passage en revue des pires flops de rappeurs dans l’industrie du cinéma.

5 | Coolio
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Bon, d’accord, celle-ci est un peu facile. Depuis quelques années, Artis Leon Ivey Jr. semble avoir du mal à battre le fer qui fut bouillant du temps de son mythique Gangsta’s Paradise. Ayant sans doute compris que les plus beaux jours de sa carrière musicale et capillaire étaient derrière lui, il présente désormais une émission de cuisine sur le Web, Cooking With Coolio. Il n’a néanmoins pas oublié de faire un passage par les plateaux de ciné, avec des titres aussi incontournables que Batman & Robin, Ptérodactyles et Dracula 3000. Certes, en cherchant bien, on peut sans doute trouver pire. Mais, est ce bien nécessaire ?

4 | RZA

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Dans les racines-mêmes du Wu-Tang Clan, jusque dans ce nom, il y a ces vieux films d’exploitation souvent miteux diffusés au kilomètre dans les cinémas de quartier de New York et d’ailleurs. Le genre de films – la plupart du temps des westerns ou du kung-fu – qui a inspiré les membres du Wu pour se forger une identité musicale. Et un bon lot de surnoms créatifs. Arrivé à un certain point dans sa carrière de producteur et d’interprète, Robert « RZA » Diggs décide donc de se reconvertir dans le cinéma en tournant des… films d’exploitation miteux. Sauf que maintenant, on appelle ça des direct-to-dvd – mais sinon, c’est tout pareil. Florilège de titres, qui constituent tout un programme en eux-mêmes : L’Homme aux poings de Fer (et sa suite), GI Joe : Conspiration, Brick Mansions (remake de Banlieue 13), etc. Alors, oui, c’est totalement nul, mais apparemment c’est voulu. Facile…

3 | Snoop Dogg
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Snoop Dogg est un mec dur, un vrai, un irréductible, qui ne se dépare jamais de son attitude canine et ne bande jamais mou, en dépit des quantités astronomiques de weed qu’il respire. C’est du moins l’image qu’il cultive depuis le début de sa carrière. Sur ses galettes donc, mais aussi au ciné et à la télé. On l’a ainsi vu, dans le désordre, dans Training Day (de la guerre des gangs), Weeds (de la beuh), The L Word (des lesbiennes) et Starsky et Hutch (des biatchs). Et bien sûr, last but not least, le sobrement titré Doggystyle, un film porno réalisé de ses propres pattes. Il apparaît aussi dans la catastrophe industrielle Soul Plane, désormais fameux pour la vanne que le comédien de stand-up Pete Davison avait assené à Snoop lors d’une émission comique du câble américain : « Mon père est mort dans les attentats du 11 septembre et Soul Plane est toujours la pire expérience que j’ai eu qui inclue un avion. » Ouch.

2 | DMX
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Depuis quelques années, Earl Simmons semble évoluer dans un monde qui n’appartient qu’à lui. Complètement cramé, arrêté et emprisonné pour des faits qui vont du cambriolage à la cruauté sur animaux, Simmons persiste et signe, naviguant entre une discographie imprévisible et une carrière ciné qui l’est encore plus. Après avoir côtoyé Jet Li et Steven Seagal dans des séries B acrobatiques, il tente de s’imposer dans des films d’action plus que poussifs. Là encore, ce n’est pas vraiment ça. Toutes ses tentatives de carrière restent de toute façon étouffées dans l’œuf du fait de ses démêlés avec la justice. Récemment, dans le film Top Five, il remontait le moral à Chris Rock dans une cellule de prison en entonnant une chanson de Charlie Chaplin. Relativement normal, finalement, vu le personnage concerné.

1 | 50 Cent
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Les années 90 avaient Jean-Claude Van Damme, les années 2000 auront eu Curtis Jackson. Non content d’être un rappeur, 50 Cent tente dès le milieu des années 2000 de s’imposer au cinéma. Après avoir eu le droit à son hagiographie, pardon à son biopic, où il interprète son propre rôle (Réussir ou Mourir), Jackson tente de convaincre le monde entier qu’il peut faire une star d’action crédible. Malheureusement, ses meilleurs arguments dans l’affaire se nomment Streets of Blood, Braqueurs et Unités d’Elite. Même quand il côtoie des grands acteurs comme Robert « Taxi Driver » de Niro et Al « Scarface » Pacino (le rêve de tout gangsta rappeur), cela nous donne l’infréquentable La Loi et l’Ordre. Fifty tente bien de jouer un rôle dramatique et d’appliquer la méthode Christian Bale en perdant 25 kilos pour le film Itinéraire Manqué, mais dommage, plus personne n’y prête attention. La dernière fois qu’on l’a vu à l’écran, c’était dans Spy, dans lequel il s’auto-parodie et sert de faire-valoir comique à Melissa McCarthy. Son meilleur rôle ciné jusqu’ici. Forcément, la street cred en prend un coup.

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