« Je ne suis pas sexiste. J’ai moi même une amie femme. » C’est la ligne de défense qu’aurait pu sortir Action Bronson, qui vient d’être bouté hors des planches de l’Université George Washington où il devait se produire ce week-end. La raison ? Une étudiante a jugé bon alerter les instances de sa faculté sur les propos tenus par Bronsolino dans certains de ses tracks, dont l’équivoque « Consensual Rape » datant de 2011. Propos qu’elle interprète comme « misogynes, transphobiques et cautionnant le viol ». On se rappelle aussi de l’épisode Tyler, interdit de séjour en Australie pour des raisons similaires.
S’il est navrant que le sexisme et l’intolérance pullulent dans la société, et donc par ricochet aussi dans le rap, on est étonnés que certain(e)s prennent pour cible des rappeurs dont une simple étude grossière de leurs lyrics aiderait largement à faire passer la pilule. Difficile en effet de prendre au sérieux les paroles du MC rouquin qui pratique l’humour à longueur d’albums et le lancer de nain sur scène, tout en ramenant des rimes surréalistes. « Tout ce que je sais faire c’est manger des huîtres et parler six langues avec trois voix différentes. »
Beau joueur, Bronson s’est fendu d’un communiqué plein d’empathie et d’intelligence, reconnaissant même ne pas vouloir performer « Consensual Rape » sur scène, du à la violence de ses propos. Faisant appel au droit à la fiction, il s’excuse et conclut son plaidoyer par ces phrases : « Je suis loin d’être parfait, je fais des efforts pour m’améliorer et grandir en tant qu’être humain. » Si seulement les hommes et femmes politiques en faisaient autant.