Si le producteur californien surdoué Adrian Younge décide un jour par malheur de se réorienter, on ne saurait trop lui conseiller de choisir la voie de conseiller conjugal tant son oeuvre s’attache à explorer avec justesse les méandres de l’amour. Pour son dernier album en date The Electronique Void : Black Noise celui qu’on a pu retrouver derrière des collaborations avec GhostFace Killah, PRyme, Bilal, Souls of Mischief ou encore Snoop Dogg himself, a décidé de dépeindre les abysses des relations amoureuses en usant de textures inédites.
S’il reste fidèle à son utilisation fétichiste de l’enregistrement analogique et des claviers vintage, le compositeur de la BO de Luke Cage lorgne ce coup ci du côté de l’early-electro et de la library music, ces orchestrations des 60s-70s de seconde zone qui servaient d’illustrations pour films ou publicités. Un genre dont le renouveau doit beaucoup au sampling, peu étonnant donc que cet orfèvre de la composition et digger avéré qu’est Adrian Younge puise dans ce répertoire pour le renouveler, lui qui déclare « ne pas faire de la musique de musée ».
Encore un coup de maître pour ce virtuose multi-instrumentiste qui défendra cet album sur scène cet automne. Et devinez quoi? On a décidé de le programmer le vendredi 18 novembre au Transbordeur. Vous nous remercierez plus tard.