Comme promis dans notre report de la semaine, voici nos premières impressions après notre visite de La Tour Paris 13. Le spectacle commence au pied de l’édifice, graffée sur neuf étages : impressionnant. L’attachée de presse nous prévient : attention aux marches et à ne pas déranger les personnes vivant toujours dans certains appartements. Une fois briefés, on se précipite dans l’ascenseur pour rejoindre le sommet de la tour et commencer l’expérience. Oui oui, l’expérience.
Le projet ? Une centaine de street artistes du monde entier – du Brésil à l’Angleterre en passant par l’hexagone – ont, pendant sept mois, investi les quelques 36 appartements de l’immeuble afin de créer le plus grand parcours de street art existant jusque-là. Bluffant.
Les quelques 1400 m² de cette Tour Paris 13 sont dans les moindres recoins ancrés par la prise de parti de l’espace alloué à chaque artiste : son univers et ses problématiques, parfois personnelles, parfois communes à ces confrères. Au gré de la visite, on croise une forêt d’arbres constituée avec le parquet du salon, des messages politiques, un couloir de portes, ou encore une salle de bain futuriste toute d’argent vêtue.
Une belle occasion pour réfléchir ensemble à la notion d’espace dans un immeuble où chaque appartement est, au départ, aménagé de façon similaire, mais aussi de poser un nouveau regard sur la question de l’éphémère, traitée cette fois ci de manière frontale.
Pour le reste, les portes de la Tour Paris 13 ouvriront le 1er octobre pour 30 jours de visite, physique ou virtuelle. Le public aura ensuite dix jours pour choisir ses œuvres favorites sur Internet afin de préserver leur existence digitale. Après ça… la tour sera détruite. Espérons pour l’avenir que les variations politique ne freinent en rien de telles aventures qui légitimisent et amplifient à chaque événement l’univers souvent prodigieux du street art.
« Aux arts citoyens », un mois avant la dynamite !