La petite protégée de Diplo fête ses 20 ans et sort d’Harlem pour conquérir le monde avec son hip-hop qui sent le bitume chaud et sa bouche énorme. Arrêt sur celle dont on a pas fini d’entendre parler, à commencer dans les #sonsfrais.
« Wah, la bombe. »
C’est à peu près ce que 90% des lecteurs de SURL normalement constitués devraient penser en (ré)écoutant ce track.
D’une, c’est bien. Du genre c’est tellement bien qu’on ne sait pas pourquoi, c’est juste bien, gratuit, c’est la transe, le bonheur, l’alcool, on monte le son. Donc un point pour Azealia : ce genre de bien évident, ça s’appelle de la cohérence avec son époque et de la modernité. Pourquoi ? Parce qu’elle produit exactement ce qu’on a envie d’entendre en ce moment.
Ca a l’air simple, oui Christophe Maé aussi fait ça, mais elle, elle le fait pour les gens exigeants. Un point, donc.
Ensuite, et surtout, il y a ce don incroyable que toutes les filles qui font du rap à part Missy Elliot et Lil’ Kim aimeraient avoir : du flow. J’entends : un vrai flow. Un vrai comme dans « Cold Rock a Party » en fait, la perle du genre par MC Lyte et…Missy Elliot.
En 1996.
Cette fois ci 212 le prouve : il va falloir compter sur Azealia en 2012.
Pourtant la petite n’en est pas à son premier coup d’essai : En 2009, Diplo est derrière le beat de son premier single « Seventeen ». L’année suivante, c’est elle qui le suit et pose sur le titre « Can’t Stop Now« , issu de l’EP Lazers Never Die.
Mais pas seulement : en réalité, et c’est ce qui va élever Azealia bien au delà des Kid Sister ou des Nicki Minaj –dieu merci, elle profite de ses années de demi-anonymat pour se forger une crédibilité arty, là où ses grandes soeurs vont se vautrer dans la vulgarité et faire peur aux enfants. A la fin de l’été 2010, elle reprend le « Slow Hands » d’Interpol et se positionne en tant que chanteuse. Et ça marche. En fin d’année, elle apparaît dans la « cool list » du NME. Elle s’entoure de gens pas connus mais talentueux pour faire ses clips (BBGUN, également derrière le « Lost Ones » de J Cole, Vincent Tsang -Nike, Vans…), s’habille avec des pulls Mickey et balance des insanités à vitesse grand V avec de grands yeux candides. En gros, elle a tout compris.
En attendant l’album produit par Paul Epowrth (déjà derrière Adele, Cee Lo Green, Florence & The Machine, The Rapture, Friendly Fires…), on vous offre son nouveau morceau, « Liquorice », partagé hier dans les #sonsfrais.
Ici encore, tout est parfait; le flow, entêtant, provocant, comme une trop belle fille ivre à la sortie d’une boîte de nuit, le chant qui l’installe confortablement du coté de la très très grande India -mais si, India, Masters at Work, à l’époque où tout était mieux surtout même la musique de before; et bien sûr le choix prodigieux de poser sur le superbe « Pinneaple Circus » de Lone. On ne sait plus bien si on est à Harlem ou à Miami ou en 1997 quand c’était à la mode d’aller à Ibiza mais ça sonne trop bien pour que l’on passe à coté.
Sous le sapin.