Bad Meets Evil, voilà un nom qui me rappelle mes belles années collège. Je me revois muni de mon vieux Walkman à écouter Scary Movies et autres Rock City (le petit moment nostalgie). Donc, quand j’apprends que le duo de Detroit se reforme, ça ne peut qu’être bon !
Un bref historique du groupe s’impose. Formé en 1998, Bad Meets Evil est composé d’Eminem, que l’on ne présente plus et de son acolyte Royce Da 5’9’’ moins connu dans l’hexagone. Tous deux amis d’enfance de Proof, l’ex-membre de D12 disparu en 2006. Il présente les deux rappeurs qui deviendront vite inséparables. Sauf qu’en 1999, Em’ signe chez Aftermath et c’est le début de la fin : la relation des rappeurs se détériore au fur et à mesure que le succès d’Em’ et D12 grandit. Ils se séparent finalement en 2002.
Entre temps, Royce sort 4 albums : Rock City en 2002, Death Is Certain en 2004, Independent’s Day en 2005 et Street Hop en 2009. Il enregistre en ce moment Success Is Certain, qui devrait envahir les bacs fin 2011. Surtout, il forme en 2008 le groupe Slaughterhouse avec Crooked I, Joell Ortiz et Joe Budden. Le groupe signera chez Shady Record mais sortira son 1er LP chez E1 Music.
Hell: The Sequel est composé de 9 titres et 11 en version deluxe. Une fois n’est pas coutume, je vais donner mon impression titre par titre.
Welcome 2 Hell : Une bonne entrée en matière. On sent qu’Eminem est en forme. L’instru de ce titre est simple et efficace. Une production Havoc, comme il sait les faire.
Fast Lane : Le single qui a annoncé l’album. On sent qu’un effort de production a été proposé sur ce morceau, les deux rappeurs assurent ; la transition de l’un à l’autre s’enchaîne à merveille. Petit bémol, on a l’impression que Sly ‘’Pyper ‘’ Jordan est là pour faire son Nate Dogg. A la première écoute, on a presque un doute. On aurait limite préféré qu’Em’ utilise un morceau du rappeur défunt, pas qu’il essaie de le remplacer…
The Reunion : Plus classique, plus simple. Le titre produit par le duo Sid Roams (Joey Chavez & Bravo) a étrangement plus sa place sur un album comme Encore sorti en 2004. La façon de chanter le refrain, de rapper est particulière à cette époque, Em’ cherchait un nouveau souffle.
Above The Law : Le meilleur titre de l’album sans conteste. Production Mr Porter, membre de D12, le titre tire l’album vers le haut. Pour une fois, Royce a carrément le dessus sur ce titre, il est le plus rageur, il donne tout ce qu’il a. Le refrain est juste parfait, la voix féminine de Claret Jai s’accorde pile poil comme il faut. C’est le seul titre qui m’a vraiment surpris !
I’m on Everything : Le 2e titre produit par Porter. Un feat avec l’humoriste Mike Epps, pourquoi pas, mais ça n’apporte rien, pourquoi ne pas plus exploiter le truc ? Le problème c’est que le titre ne va pas du tout avec le style du groupe, on croirait un son sorti d’un album de Lil Wayne…
A Kiss : Produit par le fameux Bangladesh, à qui l’on doit le titre A Milli de Weezy entre autres (il a enfin été payé d’ailleurs ?). Une mélodie calme, un refrain qui l’est tout autant, le flow des deux rappeurs est rapide, juste et contraste bien. Mais là encore, le son sent un peu le réchauffé. On dirait une vieille instru de Kanye West… (oups, la rédaction de SURL ne va pas aimer).
Lighters : Au début j’ai vraiment cru que ce titre s’était glissé entre deux pistes Itunes… C’est le pire titre de l’album ! Que fait Bruno Mars dans un album qui s’intitule Hell : The Sequel ? Non là, c’est vraiment pour vendre l’album à des adolescentes… Avec Recovery, Em’ avait déjà « trahi » les puristes avec son morceau avec Rihanna mais là…
Take From Me : Encore une production de Mr Porter. On a rien de très intéressant sur ce morceau. La plus « mauvaise » prestation de Royce sur l’album à mon sens.
Loud Noises : A défaut d’un feat avec D12, c’est le groupe de Royce , Slaughterhouse, qui entre en jeu. Le groupe se défend bien, leurs prestation correspond aux standards auxquels ils nous ont habitué. Du lourd. Le point négatif, c’est l’instru qui est juste horrible.
Living Proof : Un bon titre sur cet album ! Une 5e production de Mr Porter (il devient décidément indispensable). On a un son à l’ancienne qui rappelle les débuts du groupe.
Echo : Un feat avec Liz Rodriguez, oui pourquoi pas, mais le refrain prend trop de place. Presque 2’50 de refrain sur un son qui n’en fait que 5.
Bilan mitigé pour cet EP, c’est bien mais pas transcendant, il manque un petit quelque chose. La prestation d’Eminem est un tantinet éclipsée par celle de Royce. Peu de titres nous mettent une bonne claque, on est loin d’un Marshall Mathers LP (oui j’en demande sûrement trop). Eminem a tendance à rapper de la même façon sur certains titres. La bonne surprise vient de Royce 5’9’’, le public français qui ne suit pas trop l’actu US aura un bel aperçu de son talent.
Pour une première « nouvelle » collaboration c’est bon, on attend néanmoins un LP – si LP il y a – plus convaincant, abouti. C’est un jugement peut-être trop sévère, mais en tant que grand fan d’Eminem j’en attend (toujours) plus.