Cypher : a group of rappers exchanging improvised rhymes, usually in a circle.
Depuis 2006, la chaine BET propose un grand show à l’Américaine pour récompenser, dans diverses catégories, nos chers acteurs du hip hop US. L’intérêt principal des BET Hip Hop Awards c’est d’être présent derrière son écran de PC, de préférence en costard, lorsque notre rappeur préféré va recevoir son prix du « Rookie Of The Year », va se faire distancer pour le prix de « Lyricist Of The year », et va carrément se faire arracher des mains le prix de « Hustler Of The Year » par un mec ressemblant furieusement à Kanye West. Mais ce n’est pas tout.
Les BET Hip Hop Awards, c’est surtout des performances lives de haute volées, des chorégraphies léchées un peu bizarroïdes, et des cyphers ! Tu sais, ces freestyles qui mêlent plusieurs rappeurs se passant le lyric lorsqu’ils sont à bout de souffle. Depuis 2006, pas mal de rappeurs se sont prêtés à l’exercice, même Soprano, sous la bienveillance des platines de Sir DJ Premier. Avec plus ou moins de réussite. Alors que les tous derniers freestyles viennent de faire surface sur le site de BET, retour sur cinq énormes BET Awards Cyphers. Si vous en avez d’autres en tête, pro-posayyy.
2006 : Styles P, Papoose & Lupe Fiasco
Le tout premier, il pose les bases. Dès sa première phase, Lupe Fiasco impressionne « They say the game has the belly of a beast » tandis que Papoose se contente de balancer des blagues « When we say B.E.T we ain’t tryna spell bet » On ne lui a pas dit que le comique ne paie pas dans le rap. Maintenant il le sait. Mention spéciale au verset final de Styles P, prémonitoire « Before there was radio, before there were videos, before there were magazines, Put the camera down this what it was ».
2008 : Willy Northpole, Hime, Blaq Poet & Cory Gunz
Probablement le cypher le plus équilibré. En a peine 20 secondes, Blaq Poet a redéfini les principes de la poésie classique : soit dur, soit sale, frappe là où sa fait mal. Puis retourne hiberner. Ça fonctionne. Quand Cory Gunz prend sa suite, il n’a plus qu’a achever le beat. Mention spéciale pour la japonaise, même avec les sous-titres, on a rien compris.
2009 : Mos Def, Black Thought & Eminem
Les noms des intéressés ne laissent aucun doute : ce cypher va être une tuerie. Après un shoutout de Mos Def à tous les peuples de la planète, Black Thought et Eminem prennent les choses en main, ne laissant que des os après leur passage sur l’instrumentale. Et des morceaux de chair humaine « Used to bomb ya like Saddam ».
2011 : Big K.R.I.T., Tech N9ne, Machine Gun Kelly, Kendrick Lamar, & B.o.B
Un cypher sponsorisé par la SNCF. Avec Tech N9ne, Machine Gun Kelly et Kendrick Lamar, cette session ne manque pas de mecs prêts à donner le tournis aux auditeurs. Pendant qu’ils enchaînent les grosses phases et font pleurer l’esthète qu’est DJ Premier, B.o.B fait le guignol pour amuser la foule. Parce qu’il faut aussi penser à divertir les plus jeunes.
2013 : ScHoolboy Q, Jay Rock, Ab-Soul, Isaiah Rashad & Kendrick Lamar
Bien évidemment. C’est le crew le plus chaud du moment. Chaque fois qu’un de ces types sort un album, il est acclamé par la critique. Attendu, ce cypher est tout en sobriété et en punchlines. Sur le « Shook Ones Pt. 2 » de Mister Havoc, les rimes s’enchaînent. Le début d’un récital. On refuse d’en perdre une miette. Il pourrait durer une éternité, on serait toujours devant notre écran à gueuler « OOOOH » à chaque punchline. La légende dit que Papoose, après avoir entendu la fameuse phase de Kendrick Lamar, a commandé un stock de pyjamas et de tétines. Ça ne s’invente pas.
Bonus : Wyclef Jean, Twista, Lil Mama & Dizzee Rascal
Très court mais jouissif, tout comme la vidéo qui suit – dans un genre complètement différent – où Kevin Hart montre une nouvelle fois qu’il est bien l’un des mecs les plus drôles du globe.