Les dix tracks indispensables du rap belge

mardi 29 mars 2016, par SURL.

Terminées les fournées brutes que tu retrouvais chaque soir, depuis quatre ans, dans nos #sonsfrais. On ne sert désormais que la crème de la crème en fin de semaine, histoire que tu aies de quoi attaquer ta semaine du bon pied. Et après les récents élans meurtriers qui ont plongé Bruxelles dans l'horreur, on ne se voyait pas t'offrir une compilation banale. Plutôt un panorama de ce que le plat pays offre de mieux en terme de rap, une séléction choisie par la rédaction en ces temps incertains.

D'abord ne pas faire comme si. Si la musique ambitionnait de changer le monde, elle se donnerait beaucoup de mal pour rien, et comme elle a déjà pas mal à faire, épargnons lui cette fatigue. Ensuite, et surtout, qu'avons nous à dire de pertinent après la tragédie qui a frappé Bruxelles, en bons français que nous sommes qui avons toujours un truc à dire ? Pour avoir vécu des attentats similaires par deux fois ces derniers mois, on le sait très bien : quoi de pire que les autres qui pensent à notre place ?

On pourrait se tourner, en bons traumatisés du rap "conscient" qu'on est, vers des artistes "engagés" qui nous éclairerait de leur lumière, mais nada. Wallou. Quedalle. Pas un mot émanant des éminences grises du rap qui vienne apaiser les doutes, à part quelques bref posts sur leur réseau social favori. Et puis le problème du rap engagé, c'est qu'il a pour résultat que l'on en vient très vite à juger la qualité d'un morceau à l'aune de son "message", or on peut aimer un morceau tout en détestant les idées qui le traversent, et vice-versa. L'engagement en musique est souvent un rétrécissement du monde, surtout transformé en militantisme. Pourquoi l'art devrait servir une cause ?

Alors, la meilleure réponse qu'on ait trouvé à l'absurdité du terrorisme qui s'est abattu sur Bruxelles, c'est encore de faire parler les plus concernés, par l'intermédiaire du rap belge. Ici les armes ne sont que des phrases, autant dire du vent, mais quitte à siffloter l'air du temps, autant s'entourer des meilleurs. Une balade au plat pays et ce qu'il s'y fait de mieux en terme de rap. À l'aise, fieu.

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BALOJI – Tout ceci NE vOUS RENDRA PAS LE CONGO

Dans l’interview à paraître que nous a accordé Baloji, l’ex membre de Starflam nous décrivait tout le mal qu’il avait eu avec sa maison de disque en France : « Ils n’arrivent pas à me mettre dans une case. Ce n’est plus vraiment du rap, ils estiment que ce n’est pas assez world music parce qu’il y a des beats, donc ils sont un peu emmerdés. C’est vraiment le genre de projet qui emmerde les boîtes de prod françaises. » En réécoutant son cultissime premier opus solo Hotel Impala, dont est issu cet extrait, on se dit que, quelque fois, il y a des lowkicks qui se perdent chez les majors françaises.

DAMSO – MA PUTAIN

Sorti avant son explosion, Damso livre ici un son totalement fluide, teinté d’humour, et surtout plein d’ironie. Le clip sert bien ce son totalement décalé, et innatendu vu la carrière du rappeur depuis son apparition sur le projet de Booba. Depuis supprimé de Youtube pour indécence, le son n’en reste pas moins un magnifique troll autour des thèmes classiques du rap, contourné avec brio et le sourire brillant de Damso.

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