Entre deux tombes, Sidi Sid et Dela de Butter Bullets ont été tout sauf muets. Un beau dimanche, au cimetière du Père Lachaise, avec deux des plus fervents militants de la lutte contre le « rap de délégué ». Un échange essentiel devant la neuvième porte de l’Enfer, juste avant la Ténébreuse Musique.
« Envoie du fric pour la Ténébreuse Musique. » L’appel était lancé. Les apôtres y ont répondu. Le 12 juillet dernier, l’album commun entre Butter Bullets et Alkpote, Ténébreuse Musique, prenait vie : en 60 jours, plus de 16 000 euros ont été amassé en son nom sur KissKissBankBank. Quelques semaines avant l’enregistrement de ce sombre projet, nous avons discuté avec 50% de ses auteurs, aka Sidi Sid et Dela de Butter Bullets. Et comme nous sommes soucieux de conserver une équité parfaite dans notre traitement médiatique de ce saint disque, c’est naturellement qu’on a souhaité passer un dimanche avec les deux hommes, après en avoir déjà passé un épique avec L’Empereur. Nous n’avions pas d’ancien hôtel de la Gestapo à disposition et avons été contraints de nous rabattre sur quelque chose de tout aussi morbide : le célèbre cimetière du Père Lachaise, dans le 20e arrondissement de Paris.
Les deux acolytes de Butter Bullets, on les suit depuis pas mal de temps. On avait d’ailleurs chroniqué l’album Peplum juste après sa sortie, en novembre 2012. C’est donc naturellement qu’on a divagué et qu’on ne s’est pas contenté d’aborder le futur fruit de leur union avec Serge Gainzbeur. Les gens du rap, les bunkers suisses, les maisons de disques, Nekfeu, Gradur, les sitcoms d’AB Productions et le sextoy du clip de « Seul à la maison » : tout y passe. On vous spoilerait presque en disant que même ce bon vieux Éric Zemmour était au cœur des discussions. Mais n’anticipez rien, ô malheureux, vous risquez d’être surpris.